Algérie

Pour que nul n'oublie le 17 Octobre 1961 «La pomme et couteau», de Aziz CHOUAKI, au CCA



Pour que nul n'oublie le 17 Octobre 1961                                    «La pomme et couteau», de Aziz CHOUAKI, au CCA

Dans le cadre des événements prévus pour commémorer le cinquantenaire de cette page sombre de l'histoire contemporaine de la France, l'association Les Oranges de Nanterre, le collectif DAJA et des comédiens du théâtre des Quartiers d'Ivry, dirigé par Adel Hakim, ont décidé de travailler ensemble sur un projet de spectacle consacré à cette tragédie. Le projet a abouti à la création de la pièce théâtrale «La pomme et le couteau » qui a été projetée hier en soirée au Centre culturel algérien à Paris.
Dans le cadre des événements prévus pour commémorer le cinquantenaire de cette page sombre de l'histoire contemporaine de la France, l'association Les Oranges de Nanterre, le collectif DAJA et des comédiens du théâtre des Quartiers d'Ivry, dirigé par Adel Hakim, ont décidé de travailler ensemble sur un projet de spectacle consacré à cette tragédie. Le projet a abouti à la création de la pièce théâtrale «La pomme et le couteau » qui a été projetée hier en soirée au Centre culturel algérien à Paris.
La trame de cette pièce est bien entendu les événements du 17 Octobre 1961. Le FLN organise une manifestation pour protester contre la guerre d'Algérie et le couvre-feu imposé aux Algériens de France. Les habitants algériens du bidonville de Nanterre y participent massivement. Pour eux, c'est une manière de "relever la tête", de défendre leur dignité et d'alerter l'opinion publique française sur leur désespoir. "Terrorisés. Nous vivons une existence terrorisée", dit un de ces ouvriers.
Et c'est encore par la terreur et le massacre que répondra la police dirigée par le préfet Maurice Papon. Plusieurs centaines de victimes, morts ou disparus, et des milliers de blessés.
Braquer les projecteurs sur cet événement, c'est éclairer une des pages les plus noires de l'histoire de France.
Le metteur en scène de la pièce, Adel Hakim, dira à ce propos de cette pièce : «Relater ces faits qui se sont produits à Paris et en banlieue parisienne n'est pas une chose simple. Ce n'est pas simple car en une nuit se cristallise toute une partie de l'histoire de France impliquant des personnages liés à l'occupation nazie tout autant qu'à la colonisation. Ce qui nous intéresse ici, c'est, à travers un théâtre des idées, de retracer le processus qui conduit à un massacre. Ce processus remonte à 1830 lorsque la France colonise l'Algérie et s'y installe par la force.»
En braquant les projecteurs sur la communauté algérienne du bidonville de Nanterre, les collaborateurs dans la réalisation de cette pièce se proposent de mettre en relief les raisons qui ont incité ces travailleurs immigrés à participer massivement à cette manifestation. Dans le reportage publié par France-Observateur le 9 novembre 1961, Marguerite Duras avait demandé à un ouvrier algérien de ce bidonville de lui résumer sa vie et celui-ci avait répondu : «Terrorisés. Nous vivons une existence terrorisée.» Pour les Algériens de Nanterre, participer à cette manifestation interdite par la police était une manière de «relever la tête», de défendre leur dignité et d'alerter l'opinion publique française sur leur désespoir. Malgré la féroce répression policière, ce cri sera entendu. C'est grâce à la manifestation du 17 octobre 1961 que les Français découvrent l'existence des bidonvilles et l'existence de parias que mènent les immigrés.
Le silence est ordonné, l'oubli organisé. La date même du 17 octobre effacée des consciences et de l'histoire.
«Sachant que le gouvernement français actuel revendique 'les bienfaits de la colonisation', on comprendra que toute la vérité sur la nuit du 17 Octobre 1961 n'est pas prête à surgir à la lumière», dira avec force le metteur en scène.
En dehors de cette pièce, plusieurs autres initiatives sont prévues à Nanterre pour marquer cet événement, notamment l'inauguration du boulevard 17-Octobre 1961, ainsi qu'un colloque qui réunira des historiens, des témoins, des journalistes et des personnalités du monde associatif et politique.
La trame de cette pièce est bien entendu les événements du 17 Octobre 1961. Le FLN organise une manifestation pour protester contre la guerre d'Algérie et le couvre-feu imposé aux Algériens de France. Les habitants algériens du bidonville de Nanterre y participent massivement. Pour eux, c'est une manière de "relever la tête", de défendre leur dignité et d'alerter l'opinion publique française sur leur désespoir. "Terrorisés. Nous vivons une existence terrorisée", dit un de ces ouvriers.
Et c'est encore par la terreur et le massacre que répondra la police dirigée par le préfet Maurice Papon. Plusieurs centaines de victimes, morts ou disparus, et des milliers de blessés.
Braquer les projecteurs sur cet événement, c'est éclairer une des pages les plus noires de l'histoire de France.
Le metteur en scène de la pièce, Adel Hakim, dira à ce propos de cette pièce : «Relater ces faits qui se sont produits à Paris et en banlieue parisienne n'est pas une chose simple. Ce n'est pas simple car en une nuit se cristallise toute une partie de l'histoire de France impliquant des personnages liés à l'occupation nazie tout autant qu'à la colonisation. Ce qui nous intéresse ici, c'est, à travers un théâtre des idées, de retracer le processus qui conduit à un massacre. Ce processus remonte à 1830 lorsque la France colonise l'Algérie et s'y installe par la force.»
En braquant les projecteurs sur la communauté algérienne du bidonville de Nanterre, les collaborateurs dans la réalisation de cette pièce se proposent de mettre en relief les raisons qui ont incité ces travailleurs immigrés à participer massivement à cette manifestation. Dans le reportage publié par France-Observateur le 9 novembre 1961, Marguerite Duras avait demandé à un ouvrier algérien de ce bidonville de lui résumer sa vie et celui-ci avait répondu : «Terrorisés. Nous vivons une existence terrorisée.» Pour les Algériens de Nanterre, participer à cette manifestation interdite par la police était une manière de «relever la tête», de défendre leur dignité et d'alerter l'opinion publique française sur leur désespoir. Malgré la féroce répression policière, ce cri sera entendu. C'est grâce à la manifestation du 17 octobre 1961 que les Français découvrent l'existence des bidonvilles et l'existence de parias que mènent les immigrés.
Le silence est ordonné, l'oubli organisé. La date même du 17 octobre effacée des consciences et de l'histoire.
«Sachant que le gouvernement français actuel revendique 'les bienfaits de la colonisation', on comprendra que toute la vérité sur la nuit du 17 Octobre 1961 n'est pas prête à surgir à la lumière», dira avec force le metteur en scène.
En dehors de cette pièce, plusieurs autres initiatives sont prévues à Nanterre pour marquer cet événement, notamment l'inauguration du boulevard 17-Octobre 1961, ainsi qu'un colloque qui réunira des historiens, des témoins, des journalistes et des personnalités du monde associatif et politique.




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