Algérie

Pour que nul n'oublie...



Pour que nul n'oublie...
Quatre jours de plus et Mouloud Feraoun aurait connu l'Algérie indépendante. Il a été assassiné le 15 mars 1962 par l'OAS à Ben- Aknoun.Quatre jours de plus et Mouloud Feraoun aurait connu l'Algérie indépendante. Il a été assassiné le 15 mars 1962 par l'OAS à Ben- Aknoun.Pour marquer cette journée du 15 mars, qui coïncide avec le 53e anniversaire de l'assassinat de l'éminent écrivain, en compagnie de ses cinq compagnons, tous inspecteurs des centres socio-éducatifs, le quotidien Midi Libre tient à leur rendre hommage, une manière de briser l'amnésie et se rappeler ce jour-là (c'était en 1962), au moment où ces derniers tenaient une réunion de travail au Château-Royal de Ben Aknoun, un commando de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) s'est introduit au centre et a tiré sur eux à bout portant.Il venait tout juste de fêter ses 47 ans quand il fut assassiné. Né à Tizi-Hibel en Kabylie le 8 mars 1913, ce n'est qu'à l'âge de 7 ans qu'il fut scolarisé. Doué qu'il était mais « fils de pauvre », il obtint 8 ans après une bourse pour continuer sa scolarité à l'Ecole primaire supérieure de Tizi-Ouzou. Il y passa 4 ans avant d'arracher, en 1932, une place méritoire à l'Ecole normale de Bouzaréah (hauteurs d'Alger).Il figurait parmi les 20 places réservées aux indigènes, sur 318 candidats, alors que les Européens en avaient 54 pour 64 candidats. C'est là qu'il rencontra Emmanuel Roblès avec lequel il s'est lié d'amitié. A l'issue de ses 3 ans à Bouzaréah, il retourna dans son village natal pour y enseigner, aider les siens à accéder à l'instruction. Ses qualités lui firent vite grimper les échelons. Il fut d'abord nommé, en 1932, directeur des cours élémentaires de Fort National (Haute-Kabylie). Mais en 1957, en pleine guerre d'Algérie, il quitta sa Kabylie pour Alger.Il fut nommé directeur de l'école Nador de Clos Salembier (hauteurs d'Alger). En 1960, il fut nommé, en même temps que plusieurs de ses amis, inspecteur des centres sociaux nouvellement créés à Ben Aknoun, sur les hauteurs de la capitale. Le 15 mars 1962, quatre jours avant les accords d'Evian, un commando de l'OAS surgit, dans la salle de réunion où il étéait présent. Il est fusillé avec cinq de ses compagnons : Ali Hamoutène, Max Marchand, Robert Eymard, Salah Ould Aoudia et Marcel Basset. Ali, son fils écrivait à Roblès : « J'ai vu mon père à la morgue quelques heures après sa mort. On lui avait logé 12 balles dans le corps...La salle était pleine ce jour. Au moins une centaine de cadavres. Mon père gisait au milieu sur une table. » Jack Lang disait à propos de ces crimes, à l'occasion d'un hommage : « Cet hommage est pour l'Education nationale... Il faut rappeler que des figures du domaine de l'enseignement n'ont jamais cessé de travailler au rapprochement des peuples français et algérien... » L'oeuvre de Feraoun est grandiose pour quelqu'un de son époque. Il a commencé à écrire, disait-il, à la lumière d'une lampe à pétrole. Il travaillait le jour pour nourrir sa famille et écrivait la nuit.Il ne s'est pas contenté de mener une carrière dans l'enseignement. Il tenait à raconter au monde entier la vie dans cette contrée de Kabylie durant la colonisation. Il s'est investi dans l'enseignement puis l'écriture et, enfin, les centres sociaux. Le but de ces centres était d'abord de venir en aide aux plus démunis, les laissés-pour-compte. Par là même, créer un dialogue entre les deux communautés. Feraoun a été, sans conteste, le premier à porter la littérature nord-africaine sur la scène internationale. Il est l'aîné de tous les écrivains maghrébins d'expression française. Il nous a laissés pleins d'écrits : littéraires, autobiographiques, pédagogiques, journal, articles et nouvelles.Pour marquer cette journée du 15 mars, qui coïncide avec le 53e anniversaire de l'assassinat de l'éminent écrivain, en compagnie de ses cinq compagnons, tous inspecteurs des centres socio-éducatifs, le quotidien Midi Libre tient à leur rendre hommage, une manière de briser l'amnésie et se rappeler ce jour-là (c'était en 1962), au moment où ces derniers tenaient une réunion de travail au Château-Royal de Ben Aknoun, un commando de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) s'est introduit au centre et a tiré sur eux à bout portant.Il venait tout juste de fêter ses 47 ans quand il fut assassiné. Né à Tizi-Hibel en Kabylie le 8 mars 1913, ce n'est qu'à l'âge de 7 ans qu'il fut scolarisé. Doué qu'il était mais « fils de pauvre », il obtint 8 ans après une bourse pour continuer sa scolarité à l'Ecole primaire supérieure de Tizi-Ouzou. Il y passa 4 ans avant d'arracher, en 1932, une place méritoire à l'Ecole normale de Bouzaréah (hauteurs d'Alger).Il figurait parmi les 20 places réservées aux indigènes, sur 318 candidats, alors que les Européens en avaient 54 pour 64 candidats. C'est là qu'il rencontra Emmanuel Roblès avec lequel il s'est lié d'amitié. A l'issue de ses 3 ans à Bouzaréah, il retourna dans son village natal pour y enseigner, aider les siens à accéder à l'instruction. Ses qualités lui firent vite grimper les échelons. Il fut d'abord nommé, en 1932, directeur des cours élémentaires de Fort National (Haute-Kabylie). Mais en 1957, en pleine guerre d'Algérie, il quitta sa Kabylie pour Alger.Il fut nommé directeur de l'école Nador de Clos Salembier (hauteurs d'Alger). En 1960, il fut nommé, en même temps que plusieurs de ses amis, inspecteur des centres sociaux nouvellement créés à Ben Aknoun, sur les hauteurs de la capitale. Le 15 mars 1962, quatre jours avant les accords d'Evian, un commando de l'OAS surgit, dans la salle de réunion où il étéait présent. Il est fusillé avec cinq de ses compagnons : Ali Hamoutène, Max Marchand, Robert Eymard, Salah Ould Aoudia et Marcel Basset. Ali, son fils écrivait à Roblès : « J'ai vu mon père à la morgue quelques heures après sa mort. On lui avait logé 12 balles dans le corps...La salle était pleine ce jour. Au moins une centaine de cadavres. Mon père gisait au milieu sur une table. » Jack Lang disait à propos de ces crimes, à l'occasion d'un hommage : « Cet hommage est pour l'Education nationale... Il faut rappeler que des figures du domaine de l'enseignement n'ont jamais cessé de travailler au rapprochement des peuples français et algérien... » L'oeuvre de Feraoun est grandiose pour quelqu'un de son époque. Il a commencé à écrire, disait-il, à la lumière d'une lampe à pétrole. Il travaillait le jour pour nourrir sa famille et écrivait la nuit.Il ne s'est pas contenté de mener une carrière dans l'enseignement. Il tenait à raconter au monde entier la vie dans cette contrée de Kabylie durant la colonisation. Il s'est investi dans l'enseignement puis l'écriture et, enfin, les centres sociaux. Le but de ces centres était d'abord de venir en aide aux plus démunis, les laissés-pour-compte. Par là même, créer un dialogue entre les deux communautés. Feraoun a été, sans conteste, le premier à porter la littérature nord-africaine sur la scène internationale. Il est l'aîné de tous les écrivains maghrébins d'expression française. Il nous a laissés pleins d'écrits : littéraires, autobiographiques, pédagogiques, journal, articles et nouvelles.




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