La capitale veut reprendre la réputation qui lui a valu d'être qualifiée d'« Alger la Blanche ». Une image immaculée qui s'est inexorablement écaillée au fil du temps donnant l'impression qu'elle est livrée à l'usure du temps. Qui inverse même le qualifiant historique pour lui faire prendre le sens, moins envieux, de gris, voire de noir. Gris de crasses que renvoient ces immondices qui s'amoncellent dans les rues. Et des façades d'immeubles avachies. Jamais restaurées, ni repeintes. Une capitale fantomatique dès 19 h. Le cadre de vie en a pris un coup et s'est vite dégradé. Les espaces verts et autres lieux de détente se raréfient. Ce paysage qu'offre à la vue la cité dès qu'on y met les pieds cache une multitude de dysfonctionnements structurels. Le Premier ministre a parlé, lors de la rencontre de jeudi dernier sur la gestion d'Alger, de « graves dysfonctionnements ». Lesquels contrastent avec les nouvelles réalisations (infrastructures immobilières, métro, nouvelle aérogare, tramway...). Les capacités d'accueil de la ville n'ont pas accompagné le surpeuplement qu'elle connaît. Résultat : les guichets de l'administration ne désemplissent pas. Les structures de santé sont débordées. Et puis, par-dessus tout, il y a ce tableau moche de la circulation routière congestionnée. Un manque criant de parkings a engendré une anarchie sur la voie publique squattée par des raquetteurs déguisés en gardiens autoproclamés. Des embouteillages interminables à longueur de journée. Le manque à gagner est énorme. Il touche tous les secteurs de la vie urbaine. L'enjeu de la vie dans la capitale mérite qu'une réunion d'envergure du genre de celle de jeudi dernier soit convoquée. Présidée par le Premier ministre, cette réunion a vu la présence de 15 ministres, outre le commandant de la Gendarmerie nationale, le wali d'Alger et les responsables de sociétés et d'entreprises économiques. « Il est temps de trouver des solutions et de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la situation », a déclaré Sellal à l'ouverture de cette rencontre. Alger doit être la vitrine de l'Algérie, tout le temps. Elle doit aussi, à l'instar de toutes les capitales, apprendre à vivre la nuit. L'effort qui sera fait en 2014 l'installera peut-être dans cette posture. Cette évolution à laquelle elle est appelée intègre la probabilité que son organisation administrative d'agglomération soit revue. Un groupe de travail sera installé au niveau de chacune des treize circonscriptions administratives de la wilaya pour plancher sur le sujet. Les premières mesures tendront à éradiquer l'habitat précaire. A améliorer les services publics. Et une entreprise publique économique sera créée avec pour objectif de se charger de l'embellissement. Alors que les magasins fermés se trouvant sur les grands boulevards vont devoir rouvrir. C'est à ce prix qu'Alger retrouvera sa blancheur.
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Posté Le : 12/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S C
Source : www.horizons-dz.com