Algérie

Pour protéger les enfants des abus sexuels : Des associations plaident pour le signalement



Pour protéger les enfants des abus sexuels : Des associations plaident pour le signalement
Photo : Makine F. Au premier trimestre de l'année en cours, 576 enfants ont été abusés sexuellement sur les 1573 cas de violence. L'abus sexuel des enfants est un phénomène qui a pris une ampleur inquiétante dans notre pays d'où la mobilisation d'un collectif d'associations, créé sur initiative du réseau Wassila, avec l'adhésion du réseau Nada, SOS village d'enfants de Draria et l'association algérienne d'accueil d'enfance et familles bénévoles pour rendre obligatoire le signalement de ces abus. Ce collectif, lors d'une conférence animée, hier, au forum d'El Moudjahid, a réitéré la nécessité de protéger les enfants en rendant le signalement une obligation. Mme Ami Moussa du réseau Wassila affirme  que «nous recevons souvent des appels à  l'aide émanant de parents, d'enfants victimes de violences, notamment sexuelle. L'abus sexuel s'est imposé à  nous dans le réseau, il faut donc rompre le silence et cette loi sur silence», dira-t-elle tout en appelant à  faire du signalement un droit pénal. Anissa Smati, juriste, rappelle l'intérêt du signalement puisqu'il permet de dénoncer un fait réprimandable comme «il permet d'aller au tribunal et de juger l'auteur». De son côté, le président du Réseau algérien pour la défense des droits des enfants (NADA), M. Arar a rappelé l'opportunité de la création de ce collectif : «C'est pour plaider pour les enfants victimes d'abus sexuels et cette plaidoirie doit avoir un soubassement en l'occurrence le signalement qui doit àªtre obligatoire». Le président de NADA tout en évoquant le mécanisme mis en place, le numéro vert 3033 en accordant la voix aux victimes, évoque les lacunes qui subsistent, rendant la prise en charge de la victime obsolète si elle n'est pas inexistante. Il rappelle dans ce sens l'absence de la réparation et de «sa faiblesse bien qu'une grande mobilisation existe. La réparation doit àªtre mise sur les rails pour une intégration durable». Car abuser sexuellement d'un enfant «c'est briser sa vie, anéantir ses chances de s'intégrer dans la société. Cet abus est une atteinte directe à  sa dignité, à  son intégrité physique et mentale qui constituera un frein au développement de toute nation». Parmi les lacunes citées par M. Arar, «l'absence de centre d'accueil et de structure de prévention, notamment dans le Sud, le manque de mécanisme de protection chez les acteurs, le manque de moyens humains et l'absence d'un accompagnement de la victime dans le temps (médical, psychologique, culturel et social)», dira-t-il. Tout en demandant «d'aller vers des tribunaux spéciaux pour traiter les affaires d'abus sexuel sur enfants».L'ampleur réelle de ce fléau est difficile à  élucider, du fait du manque de signalement, de la non-dénonciation, notamment quand l'agresseur est un membre de la famille.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)