Algérie

Pour plus de prérogatives aux élus locaux



La campagne électorale des élections locales anticipées du 27 novembre était, hier, à son troisième jour, mis à profit par les candidats pour poursuivre leurs activités de proximité à l'effet de convaincre les électeurs de ne pas bouder les urnes dans une première phase, et de leur accorder leurs voix par la suite, alors que les chefs de parti continuent d'animer des rassemblements populaires.M. Kebci-Alger (Le Soir)- Comme à ses habitudes, le président du Front El Moustakbal évoque un autre sujet tabou. Animant un autre meeting populaire, avant-hier soir à Bouira, Abdelaziz Belaïd a tout simplement pris la défense des maires en détention pour des dossiers de corruption. «Un maire est traîné en prison pour avoir conclu un marché de 2 ou 3 milliards de centimes, alors que l'on ferme les yeux sur les barons qui drainent illégalement d'énormes fonds du Trésor public en devises fortes», a-t-il dit, non sans s'interroger sur «l'application de la loi dans cette comparaison».
Le président du Front El Moustakbal, troisième force politique en termes de listes électorales présentées à cette élection, a, par ailleurs, appelé, hier depuis Mila, les candidats de son parti au «respect de l'éthique de la concurrence honnête, estimant que la période de campagne électorale est l'occasion de présenter des programmes et d'essayer de convaincre les électeurs de voter pour eux».
Pour sa part, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale, soumis à un véritable marathon avec la cadence de deux rassemblements par jour, a invité les candidats et les militants du front à se départir, lors de cette campagne électorale, «de toutes pratiques sans lien avec une concurrence honnête et loyale».
Abou El Fadhl Baâdji, qui a animé hier matin un premier meeting à Ouargla avant d'en animer un autre en fin de journée dans la wilaya de Touggourt, a plaidé pour que les élus locaux jouissent de larges prérogatives juridiques dans l'accomplissement de leurs missions de développement local qui butent, selon lui, justement, sur des entraves liées à des pressions terribles exercées sur eux.
Le secrétaire général du Rassemblement national a, pour sa part, mis le doigt sur la nécessité de reconsidérer le système de gestion des assemblées locales, le jugeant inapproprié pour l'étape actuelle. Pour Zitouni, qui animait hier, son premier meeting de la journée à El-Tarf avant d'en animer un second, en fin de journée à Annaba, : «On ne peut pas rester dans ce système de gestion.» Relevant que le RND avait souffert de certaines pratiques qui l'ont privé du statut de leader de la scène politique nationale. Et d'inviter les cadres et les militants du parti à faire de leurs différences et leurs divergences d'opinion une force pour servir le pays, estimant que le parti «traverse une phase de reconstruction et de changements».
Le FFS pour un «compromis historique»
Le Front des forces socialistes a attendu, hier, pour animer son tout premier meeting électoral. C'était à Boumerdès où le vieux front n'a présenté que trois listes électorales, deux pour les Assemblées populaires communales de la commune chef-lieu de wilaya et celle de Bordj-Menaïel et une autre pour l'Assemblée populaire de wilaya. Ce que le membre du présidium du parti Hakim Belahcel a expliqué dans son intervention par «la loi électorale et les mesures coercitives imposées par les autorités qui ont sérieusement freiné notre dynamique initiale pour prétendre à une participation plus massive à travers la wilaya et le territoire national».
Et à Hakim Belahcel de soutenir avoir «tant souhaité que les autorités de notre pays s'élèvent au rang de nos préoccupations patriotiques qui nous ont dicté ce choix courageux de participer aux prochaines élections locales anticipées». L'orateur invitera «les décideurs réels du pays» à un «processus de dépassement de ce marasme multiforme et la mise en ?uvre d'un climat de détente pour réintroduire la sérénité et la confiance dans ses rapports avec le peuple algérien», renouvelant la doléance portant sur la «libération de tous les détenus politiques et d'opinion et l'ouverture des champs politique et médiatique pour revigorer une scène politique paralysée». Il invitera aussi le pouvoir à «s'intégrer dans un dialogue national et inclusif, capable de nous arrimer, à un compromis historique pour sauver notre patrie des multiples menaces qui la guettent». Car, a expliqué le cadre dirigeant du FFS, «le pays traverse en ce moment, l'une des périodes les plus sombres de toute son histoire».
Les panneaux d'affichage affreusement vides
Il faut relever qu'au troisième jour de cette campagne électorale, les panneaux d'affichage réservés aux candidats étaient, dans leur quasi-majorité, encore vides. Seules quelques affiches étaient visibles, les candidats, notamment ceux se présentant à titre d'indépendants, préfèrent les réseaux sociaux pour faire leur promotion. Des affiches sur lesquelles le phénomène des candidates cachées revient une fois de plus.
M. K.


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