Algérie

Pour nettoyer, tout le monde s'y met



Pour nettoyer, tout le monde s'y met
«Il y a une conscience qui est en train de s'éveiller chez les jeunes. Je pense que si aujourd'hui on porte autant d'intérêt au nettoyage des plages, c'est tout simplement que les gens ont pris conscience que la plage est l'un des rares endroits où on peut encore se détendre. Donc, il vaut mieux, qu'elle soit propre.C'est plutôt une bonne chose». Fatima Zohra adhère au mouvement Let's do it Algeria. Depuis sa création en 2012, il organise des opérations de nettoyage à l'approche de l'été. L'opération ports et barrages bleus s'est, quant à elle, déroulée le 9 mai dernier à partir du port de Tamentfoust, à Alger.«Cette manifestation d'une semaine consiste en une campagne de nettoyage des ports pour des objectifs à la fois économiques et environnementaux, destinée à débarrasser les infrastructures, les ports et les bassins portuaires du pays de tous les déchets qui les encombrent, qu'ils soient flottants ou jonchant les fonds marins», explique Rabea Zerrouki, directrice de la Pêche d'Alger. Elle survient à la veille de la saison estivale et «a pour but de sensibiliser un tant soit peu les citoyens sur les questions en rapport direct avec l'environnement à travers leur contribution à la propreté des plages qui se trouvent généralement à proximité des ports», affirme la même responsable.Cette dernière soutient par ailleurs que sa direction «se charge uniquement du nettoyage des fonds marins». Si ce genre d'opérations regroupe des mouvements associatifs, des groupes de bénévoles et parfois même les scouts, les professionnels de la pêche ne sont pas en reste. Selon Rabea Zerrouki, «ces derniers sont les premiers concernés par cette opération de sensibilisation, d'une part parce qu'ils sont des utilisateurs fréquents du milieu marin, et d'autre part ils sont les plus touchés par cette pollution marine, car ils souffrent des dégâts causés par les macro-déchets qui se trouvent au fond des mers».Si quelques années auparavant ils n'étaient qu'une centaine à s'y mettre, aujourd'hui ils sont des milliers à répondre à l'appel lancé par les groupes concernés. «Contrairement à ce que beaucoup pensent, on s'est rendu compte que tout le monde veut mettre la main à la pâte, il suffit de lancer un appel», témoigne Badis, un adhérent au mouvement Let's do it Algeria depuis deux ans. Le bénévole soutient que «les jeunes veulent réagir contre le risque écologique qui menace nos plages». Ce dernier estime qu'«il est aujourd'hui urgent de nettoyer les plages, car c'est tout un écosystème qui est menacé et que tout le monde est concerné.»Sachets«Pour les regrouper, c'est très simple, affirme-t-il, on lance un appel via notre page facebook aux associations et bénévoles. Les intéressés se déplacent ensuite vers le lieu prévu. Dans le cas où ils ne peuvent pas se déplacer seuls, on prévoit un bus pour les ramener». Mais, concrètement, comment se passe une journée type ' «En fait, il faut savoir qu'il y a un gros travail derrière tout ça», explique Fatma Zohra. Partageant son avis, Badis soutient : «organiser des journées de nettoyage est toute une organisation». Il explique : «Avant de les lancer, on organise très fréquemment des manifestations sur la place publique qui visent à sensibiliser les gens.Après ça, on lance un appel via les réseaux sociaux pour mobiliser les bénévoles et on établit la liste des volontaires. On désigne par la suite des coordinateurs pour chaque wilaya, et c'est là que le travail sur le terrain commence». Côté matériel, «on leur fournit des gants et des sachets et là débute le nettoyage à la main», confie Fatma Zohra. Mais si les manifestations se multiplient, beaucoup reste encore à faire.En effet, Badis se désole : «Malheureusement, l'écologie n'est pas la plus grande préoccupation de l'Etat. Contrairement aux pays européens où même la Marine participe à ce genre de manifestation, l'Algérie n'en fait pas autant et on espère que cela changera.». Cependant, ce dernier estime «qu'il ne faut pas rejeter systématiquement la faute sur l'Etat, car ce n'est pas lui qui est responsable des agissements des citoyens qui jettent les ordures par terre ou les enterrent dans le sable, alors qu'il y a des poubelles à proximité».Des solutions pour remédier à ce problème ' Pour Badis, «il faut réduire l'utilisation des sachets en plastique, car ils ne sont pas biodégradables et sont énormément nocifs pour l'environnement, mais il faut aussi penser à mettre la technologie au service de l'environnement». Fatma Zohra, quant à elle, estime qu'il «faut qu'il y ait une sensibilisation dans les écoles afin d'expliquer les risques de la pollution sur l'écosystème, mais surtout encourager financièrement les associations qui militent pour cette cause, car la volonté existe».




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