Algérie

Pour les retraités d'Oran, il ne faut pas oublier de réparer les injustices créées par la mauvaise application de la loi actualisant les pensions



Lors de leur manifestation à Oran le 25 octobre dernier, les retraités ont demandé de ne pas «oublier de réparer les injustices créées par la mauvaise application de la loi actualisant les pensions».
Si les augmentations des pensions de retraite, dont notamment celle de 40% que se propose de défendre le SG de l'UGTA auprès du gouvernement, suscitent l'adhésion de l'ensemble des retraités, les plus anciens d'entre eux déclarent également l'apprécier «mais à sa juste valeur». Selon eux, «si les réclamations pour de plus importantes revalorisations des pensions sont légitimes et se passent de commentaires, tous les feux braqués sur ce seul aspect comportent le risque d'occulter les choses en donnant le sentiment que les problèmes des retraités se résument à ces augmentations». En vérité, poursuivent-ils, «le risque est grand pour que les autres revendications, plus légitimes encore, soient passées sous silence, comme la question de l'actualisation des pensions de retraite, instituée par la loi 83-12 du 02 juillet 1983, que nous cessons de réclamer». En effet, ce texte de loi stipule en son article 43 que «les pensions liquidées ou à liquider doivent suivre l'évolution du point indiciaire des travailleurs en activité». Et de poursuivre que «cette loi a fini par être appliquée à partir de 2003, mais de façon injuste, car n'ont été concernées que les retraites liquidées à partir de 1996, excluant ainsi de fait tous les retraités partis avant cette date et qui n'ont pas bénéficié de la nécessité de l'alignement de leurs pensions sur l'évolution du point indiciaire des travailleurs en activité. Nous ne comprenons pas pourquoi et nous ne cessons de nous interroger sur ses tenants et aboutissants de cette affaire». Ils soulignent que «la catégorie de retraités qui a bénéficié de l'application de la loi en question se trouve être celle qui est la plus jeune et la mieux payée (les niveaux des pensions étant plus élevés), alors que celle de retraités partis avant 1996 est celle des plus anciens et des moins payés». Et de citer à titre d'exemple que des femmes de ménage sorties après 96 ont une meilleure pension qu'un cadre supérieur sorti en 94. «Cela fait maintenant 8 ans, depuis le début d'application de façon discriminatoire de l'article 43 de la loi 82-12, et combien d'entre nous sont morts sans avoir pu profiter de tous leurs droits, pourtant prescrits par la législation du pays pour cause d'un régime de retraite on ne peut plus inique. Figurez-vous que dans notre cas, on a beau être cadre d'entreprise ou même directeur, le montant de notre pension n'égale pas celui d'un planton ou d'une femme de ménage partie à la retraite plus récemment», s'indigne un ancien cadre retraité.




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