Algérie

Pour les praticiens spécialistes, le combat continue



Pour les praticiens spécialistes, le combat continue
Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) a fêté hier son 20e anniversaire. Vingt ans de lutte continue et déterminée pour imposer la satisfaction de revendications socioprofessionnelles propres à la corporation. Et pas seulement, puisque le combat des praticiens spécialistes, à leur tête le Dr Mohamed Yousfi, entouré d'une équipe d'adhérents et de sympathisants fortement engagés sur le chemin de la lutte syndicale, s'inscrit dans un objectif plus large: réhabiliter le secteur de la santé publique en Algérie, revaloriser le personnel et assurer les meilleurs soins aux citoyens, réunir les meilleures conditions de travail pour arrêter l'hémorragie vers l'étranger ou le secteur privé...et aussi asseoir le pluralisme syndical. C'est devenu un fait malgré les nombreux obstacles rencontrés sur le terrain, imposé par un pouvoir politique qui continue à manifester une grande opposition au changement, particulièrement dans ce domaine stratégique qu'est la santé. Cela pour une raison évidente, celle de préserver les intérêts d'une certaine classe, un lobby.Depuis vingt ans, les praticiens spécialistes dénoncent, s'élèvent, s'indignent contre les dysfonctionnements et les injustices du système de santé mis en place et proposent, suggèrent, recommandent et lancent des appels aux pouvoirs publics et autres partenaires. Ils ont organisé des rassemblements, des marches, observé des grèves, pris à témoin les pouvoirs publics sur ce qui ne va pas dans le fonctionnement des services de santé et dans les relations entre la corporation médicale et la tutelle. C'était (et le sera certainement) un combat passionnant parce qu'il était simplement sain. Des revendications justes et légitimes et de manière légale et propre. Un combat qui rappelle celui du Conseil des lycées d'Alger (CLA), avant qu'il ne devienne Conseil des lycées d'Algérie, à sa tête Redouane Osmane, mort en classe, devant ses élèves, la craie à la main. Avoir vingt ans, ce n'est pas rien. Et ça se fête. Chose qu'a faite hier le Snpssp, en invitant à sa petite cérémonie, vraiment modeste, les journalistes qui «l'ont accompagné dans son parcours».Par ailleurs, les 20 et 21 décembre, le syndicat s'est réuni en session ordinaire pour justement faire le point de la situation, à l'approche de la date anniversaire de sa création. Lors de cette réunion, ont été rappelés les acquis obtenus lors des dix derniers mois: «la tenue du premier concours de passage au grade de praticien spécialiste principal et installation des nouveaux praticiens spécialistes principaux dans leurs postes, revalorisation de la prime de contagion et de la prime de garde et instauration du forfait de garde au profit des chefs de service de santé publique dont les services assurent les urgences.» Le conseil national du syndicat affirme avoir pris aussi acte de «l'évolution positive enregistrée suite à la nomination du nouveau ministre de la Santé, la reprise du dialogue après une interruption de plusieurs mois, le gel des arrêtés de transformation antiréglementaire de services de santé publique en services hospitalo-universitaires pris par son prédécesseur et le gel de l'ouverture de postes hospitalo-universitaires dans les services transformés, le feu vert pour la préparation du concours d'accès au grade du praticien spécialiste en chef et les engagements du ministre pour la prise en charge des revendications». Les praticiens spécialistes affirment être satisfaits du chemin fait mais qu'il reste beaucoup à faire encore. «Il est clair que le combat continue», insiste leDr Mohamed Yousfi, au nom de toute la corporation. Et de poursuivre: «Les cadres ne veulent rien d'autre que servir le pays. Etre au service de nos concitoyens. Nous voulons les meilleurs conditions pour rester dans ce pays».Le Dr Mohamed Yousfi rappelle que sur un ensemble de 9 000 médecins spécialistes parmi les anciens, il ne reste que 300. Les autres, ajoutera-t-il, «ont entre 5 et 10 ans d'ancienneté. Ils sont jeunes, inexpérimentés et mal formés. Ils veulent les responsabiliser, alors qu'ils ne sont pas préparés à cela».K. M.




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