Les Italiens ont-ils raflé le jack-pot du marché des frégates pour la
marine algérienne qui fait saliver beaucoup de marchands d'armes et leurs
gouvernements ? Le journal Asharq Al-Awsatt, provoquant au passage un
haut-le-coeur chez les Français, l'affirme et chiffre l'accord-contrat à 4
milliards d'euros.
Une somme énorme, le double de
la plus haute estimation jamais faite depuis que l'on parle du marché des
frégates pour l'Algérie. A titre indicatif, la frégate FREMM vendue par la
France au Maroc aurait couté la bagatelle de 500 millions d'euros. C'est
d'ailleurs sur cette base de prix que le projet d'achat de 4 frégates par
l'Algérie a été estimé à 2 milliards d'euros. Un pactole suffisamment
consistant, pour mettre en appétit le français DCNS, l'allemand ThyssenKrupp Marine Systems, l'espagnol
Navantia, l'italien Fincantieri, sans compter le traditionnel pourvoyeur d'arme
russe avec Admiralteyskiye Verft. Selon le journal saoudien, paraissant à
Londres, les navires de guerre seraient livrés en 2011 et seraient dotés d'un
système de missiles anti-sous-marins américain. Le fait que les frégates soient
équipées de matériels américains rendrait le contrat subordonné à l'approbation
des Américains.
L'accord avec l'Italie mettrait
fin aux négociations avec la France pour l'achat de frégates FREMM. En réalité,
«l'information» du journal londonien n'a rien de nouveau, des journaux
algériens avaient évoqué la possibilité que l'Italie fournisse 6 frégates
modernes à l'Algérie pour la valeur de 4 milliards. La décision d'acheter en
Italie avait été expliquée par les journaux s'entend, les officiels s'abstenant
de toute communication, après que la France ait décidé de livrer le même type
de frégate souhaité par l'Algérie au Maroc. Une délégation conduite par le
général major Ahmed Sanhadji, secrétaire général du MDN, se serait rendue à cet
effet il y a une semaine en Italie. L'info sur un éventuel contrat italien
était déjà évoquée dans la presse. La nouveauté apportée par le journal Asharq
Al-Awsat, que l'on n'est plus au stade des négociations et que l'accord a déjà
été conclu. Même si cela relève du domaine militaire, il parait quelque peu
étrange que l'Etat algérien puisse engager des dépenses de 4 milliards d'euros
sans que cela ne donne lieu à une communication officielle.
Une communication officielle qui ne vient pas
Côté français, on semble encore croire que les jeux ne sont pas faits. Le
site français «Mer et Marine» affirme avoir pris contact avec le constructeur
italien, Ficantieri, lequel a affirmé au sujet des révélations du journal
Asharq Al-Awsat : «Nous pouvons vous assurer qu'il n'y a rien de vrai là
dedans». Problème : on n'arrive pas à deviner ce qui est démenti dans l'article
: est-ce la réalité du contrat ou le fait qu'une délégation du ministère de la
Défense algérien ait visité les ateliers de fabrication des frégates de
Ficantieri. En tout cas, «Mer et Marine» affirme que les Français ne
considèrent pas que le marché soit perdu. «Du côté français, les équipes
continueraient de travailler sur le projet de renouvellement des frégates
algériennes. Chez DCNS, on se refuse, en tout cas, à faire le moindre
commentaire». Dans l'hypothèse que rien n'a été encore conclu, cela signifie
que les autres prétendants, Allemands, Russes, Espagnols, Britanniques voire
Américains, sont encore dans la course.
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Posté Le : 22/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M S
Source : www.lequotidien-oran.com