Algérie

«Pour les entreprises, c'est le bon moment pour entrer en Bourse»



Dans un contexte tel que celui qu'endure l'économie algérienne, en principe, un outil comme la Bourse d'Alger a de quoi servir de tremplin, voire de bouée de sauvetage, autant pour l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée, que pour l'activité économique dans sa globalité, dont les institutions financières qui pourraient alors se retrouver dans l'obligation de se ragaillardir, mais encore faudrait-il que la réforme bancaire et financière promise passe au stade du concret.C'est une conjoncture on ne peut plus propice pour qu'enfin sorte de l'ornière la Bourse d'Alger et, par ricochet, l'économie du pays. C'est l'idée qu'a voulu développer, pour ne pas dire «vendre», Yazid Benmouhoub, le directeur général de la Bourse d'Alger, hier lundi, lors de son passage par le plateau de «l'Invité de la rédaction» de la Chaîne 3.
Après pas loin d'un quart de siècle de son institution, il est désormais temps que la Bourse d'Alger prenne la place qui doit être la sienne dans le paysage financier du pays, ce dont les entreprises, entre autres, éprouvent un besoin pour leur financement plus que jamais, par ces temps d'une pénibilité extrême, accentués par les effets dévastateurs de la crise sanitaire.
Le financement de l'économie autrement que par le circuit bancaire s'avère une urgence, d'autant que la liquidité bancaire n'en finit pas de s'amenuiser, comme l'illustrent les interventions de la Banque d'Algérie depuis un peu plus d'un an, pour alléger, entre autres taux, celui des réserves obligatoires, et c'est à ce titre que l'activation d'autres sources de financement de l'économie devient une nécessité, à commencer par la Bourse d'Alger. Pour ce faire, «il faudra donner plus de profondeur au marché financier, avoir plus de sociétés cotées en Bourse». Malheureusement, ce qui n'a pu être fait pour des raisons «culturelles et techniques».
Comment donner vie alors à la Bourse d'Alger ' Dans un contexte aussi inédit, comme le qualifie Yazid Benmouhoub, il faudrait aussi des solutions inédites. En fait, le marché financier dans son état actuel souffre de la concurrence du marché informel, auquel s'adressent et trouvent leur compte beaucoup d'entreprises et d'agents économiques, selon le DG de la Bourse d'Alger. Pour y remédier, il faudra encourager les entreprises à recourir aux moyens de financement institutionnels. Cela permettra également de faire baisser la pression exercée sur le système bancaire, et prendre des mesures, par exemple d'ordre fiscal, afin que ces entreprises ouvrent leur capital et s'introduisent en Bourse.
Il faudra également, selon M. Benmouhoub, aller vers la digitalisation des opérations financières par l'utilisation, par exemple, du mobile banking. Des mesures, entre autres, qui permettront d'«assécher l'informel». À ce titre d'ailleurs, la loi de finances de cette année a reconduit la mesure à travers laquelle est accordée une réduction de l'impôt sur le bénéfice des sociétés en faveur des sociétés émettrices, c'est-à-dire que l'entreprise qui décide d'ouvrir son capital en Bourse bénéficie d'une réduction de cet impôt à hauteur du taux d'ouverture de son capital.
C'est la période idoine, en tous les cas, pour le DG de la Bourse d'Alger, pour encourager «les fusions et les acquisitions pour maintenir l'outil de production et les emplois (...) et dans ce contexte, la Bourse pourrait jouer un rôle important». Pour montrer la voie aux entreprises, on pourrait mettre en Bourse des sociétés publiques ainsi que des sociétés privées de grande taille, conseille Yazid Benmouhoub qui, pour plaider la cause de son institution, évoque également l'attrait que suscite une société cotée en Bourse lorsqu'elle lorgne l'international.
«Une société cotée véhiculerait une image de transparence, de bonne gouvernance, qui rassurerait le partenaire étranger», argumente l'invité de la Chaîne 3 qui, à l'occasion, a évoqué ce qui est prévu pour les start-up et leur financement, en faisant état d'un projet de création d'un marché exclusivement dédié aux startuppers, soumis évidemment à des conditions afin, entre autres raisons, de protéger l'argent des épargnants.
Azedine Maktour


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