Les enseignants de l'ENP estiment que les réformes engagées par la tutelle sont «chaotiques». Et ce n'est pas peu dire. «Tous les indicateurs sont au rouge et le moment est venu de faire un premier bilan et d'éviter une fuite en avant qui pourrait s'avérer irréparable», s'alarme le CNES/ENP. Les rédacteurs du document «ne peuvent se résoudre à l'idée de voir leurs étudiants et futurs étudiants devenir otages d'un entêtement qui leur confisque leur avenir». Sont pointés du doigt l'instauration du tant décrié système LMD, l'absence d'encadrement idoine au sein des classes préparatoires, les «pôles d'excellence», ainsi que la suppression, dans les textes et décrets relatifs aux réformes de l'enseignements supérieur, de la mention «ingénieur» et de la formation qui va avec.
Le système LMD n'a atteint aucun des objectifs qui lui ont été assignés. Et ce, en sus de l'approximation et de l'incohérence des programmes pédagogiques. L'autre échec de ces réformes sont, juge le CNES/ENP, les classes préparatoires expérimentales, «prématurément labellisées 'pôles d'excellence', et ce, avant même leur existence». «En guise d'excellence, la 'crème estudiantine' a eu droit, au mieux à un encadrement majoritairement composé de vacataires souvent inexpérimentés, et au pire à une exhortation, par presse interposée, à aller convaincre des enseignants des écoles à les prendre en charge».
D'ailleurs, dans cette lettre adressée à la tutelle, le CNES/ENP demande aussi la promulgation d'un décret spécifique aux écoles hors universités, l'introduction de mesures urgentes pour préserver l'intégrité de l'ENP, ainsi que la prise en charge sérieuse des élèves des classes préparatoires. Etudiants pour lesquels les enseignants de l'ENP «sont prêts à se mobiliser», en les accueillant «dans les plus brefs délais, avant que leur avenir ne soit définitivement compromis», est-il assuré dans le document.
Le malaise ne se cantonne toutefois pas à ces classes, il concerne l'ensemble des universités. Raison pour laquelle le CNES/ENP appelle à l'ouverture immédiate d'un «débat impliquant tous les intervenants», pour permettre une prise en charge efficiente des «Â problèmes auxquels fait face l'enseignement supérieur et définir un projet cohérent et en harmonie avec les réalités et les besoins du pays » conclut le document.
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Posté Le : 15/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Lassal
Source : www.elwatan.com