Algérie

«Pour le moment, on va droit dans le mur» Hama Ag Sid'Ahmed, porte-parole du Conseil transitoire de l'Etat de l'Azawad, au Temps d' Algérie :



Selon le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, ils seraient entre 2 et 3000 terroristes et narcotrafiquants sévissant au Sahel. Partagez-vous cette estimation ' A cette question, Hama Ag Sid' Ahmed, porte-parole du Conseil Transitoire de l'Etat de l'Azawad (CTEA) nous dira : «Il est vrai qu'il y a du monde dans cette partie du Sahel, entre groupes terroristes et trafiquants de drogue, sans oublier ceux qui sécurisent le transit de drogue et tous ceux qui vivent de ses retombées (...)
Effectivement, plusieurs centaines de narco-terroristes sillonnent cette région et occupent certains espaces bien définis. La crainte des Touaregs depuis le mois de janvier 2012, c'est qu'ils reviennent chez eux, ce qui les a incités à multiplier leur nombre et leur force dans la zone (...) Les derniers affrontements avec le MNLA à Gao fin juin dernier, un incident MNLA avec AQMI à Tombouctou début juin et la menace récente d'une intervention militaire internationale dans la région les ont poussés ces dernières semaines à grossir leurs rangs. Ils ont des fonds pour ce faire.
On pourrait parler de plus ou moins 2000 narcoterroristes, mais ils ne sont pas assez organisés pour devenir efficaces. Le groupe le plus structuré est évidemment AQMI et seulement une partie du MUJAO», estime le porte-parole du CTEA. «Tous les autres éléments qui ont grossi AQMI et le MUJAO peuvent se dissoudre dans la nature quand il y aura de vraies difficultés sur le terrain. Tous ces groupes narcoterroristes sont liés seulement par des bénéfices à partager qui proviennent de la drogue et des rançons et d'autres activités illicites. Rien d'autre, pas de convictions politiques ni religieuses réelles», selon Hama Ag Sid Ahmed.
Que pensez-vous également des propos du ministre qui dit que, je cite : «Les arguments avancés consistant à dire que le Sahel va devenir un nouvel Afghanistan ne tiennent pas debout». A cette question, le porte-parole du CTEA nous dira : «C'est un mot qui fait tressaillir. Je ne souhaite pas que cette région devienne un nouvel Afghanistan ; si le cas se produisait, cela signifierait la désolation, la famine, la disparition d'une culture, pas d'avenir sûr pour les enfants de demain ni même pour ceux d'aujourd'hui».
Notre interlocuteur tire toutefois la sonnette d'alarme. «Par ailleurs, prenons garde, ça pourrait prendre une autre forme qui ne serait pas loin de celle de l'Afghanistan», mais seulement si les pays de la région et les Occidentaux ne se concertent pas rapidement en laissant de côté leurs divergences spécifiques pour se retrouver autour d'une table et faire un vrai diagnostic du chaos dans cette région sahélo-saharienne et présenter rapidement un projet politique- sécurité concerté de sortie de crise à la communauté internationale et aux parties en conflit», nous dira-t-il.
Dès la présentation de ce document, il faudrait amener les parties en conflit à s'asseoir autour d'une table pour entamer les discussions. Il y a lieu de commencer immédiatement des opérations ciblées contre les groupes narcoterroristes présents dans la région. Pour le moment, on est loin de ce schéma, on va droit au mur puisque rien ne se décide concrètement au niveau de la communauté internationale, excepté des rencontres internationales qui se tiennent un peu partout autour des problèmes et de la situation dans la région du Sahel.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)