Algérie

Pour le 19 mars, arrivage frais de journalistes français !


Depuis la mi-février, Alger est la destination en vogue pour les journalistes français. Reportages d'envoyés spéciaux, plateaux télé et radio et émissions spéciales confirment que l'Algérie d'hier passionne les Français.TV5 Monde, Radio France, TF1? A l'occasion du cinquantième anniversaire du cessez-le-feu du 19 mars 1962, les médias français ont obtenu? des visas ! Certains, comme la chaîne Public Sénat, ont opté pour des plateaux délocalisés. Leur star (et grand ami du président Bouteflika), Jean-Pierre Elkabbach, a ainsi quitté le Palais du Luxembourg pour le musée des Beaux-Arts pour enregistrer deux émissions de «Bibliothèque Médicis» à Alger. Le premier épisode, diffusé vendredi dernier, était centré sur la Méditerranée. Il a rassemblé notamment le communicant de Djezzy et écrivain Hamid Grine, le père Guillaume Michel, directeur du Centre d'études diocésain des Glycines et l'écrivaine Fatéma Bakhaï.
Le deuxième, «L'Algérie d'aujourd'hui», sera diffusé ce soir. L'écrivaine Maïssa Bey, la poétesse Samira Negrouche, Dalila Nadjem, éditrice et commissaire du Festival international de la bande dessinée d'Alger, et Chantal Lefèvre, gérante française de l'imprimerie Mauguin, installée à Blida, vont échanger autour du dialogue des cultures. La directrice générale de TV5 Monde, Marie-Christine Saragosse, est également venue à Alger la semaine dernière pour annoncer le programme spécial de sa chaîne, accompagnée de ses rédacteurs en chef, Slimane Zeghidour et Patrick Simonin.
Journée en direct
Ce dernier a enregistré à Alger cinq entretiens avec des personnalités algériennes de la société civile et du monde politique pour son émission quotidienne «L'invité», dont le dernier volet est diffusé ce soir à 18h30. Il a ainsi reçu la réalisatrice Malika Laïchour Romane, l'ancien gouverneur de la Banque Centrale, Abderrahmane Hadj-Nacer, la journaliste et écrivaine Salima Ghezali, la sénatrice Zohra Drif et la députée Houria Bouhired. Au c?ur des entretiens : leurs engagements respectifs, en particulier pour le droit des femmes, et leurs espoirs pour l'Algérie. Autre média à faire le déplacement : Radio France. Des reporters et des responsables de France Culture, dont Jean-Marc Four, seront sur place vendredi prochain, le 16 mars, pour une journée spéciale en direct de l'hôtel El-Djazaïr.
L'émission «Secret des Sources», qui parle des méthodes d'enquêtes journalistiques, diffusée le samedi matin, sera enregistrée sur place et portera sur le traitement des révolutions arabes par les médias algériens. L'autre station de la maison, France Inter, enverra dans les prochains jours une des reporters, Vanessa Descouraux. Elle viendra grossir le bataillon d'envoyés spéciaux qui a déjà commencé à débouler à Alger : Pierre Puchot de Médiapart, Jérémie Drieu de TF1 pour «7 à 8», et d'autres encore du Journal du Dimanche, du Point, du Nouvel Observateur, de Capital, ou même du groupe National Geographic.
La Bataille d'Alger
L'attention des médias français porte principalement sur la mémoire de la guerre de Libération, et non sur l'Algérie contemporaine. Les Accords d'Evian semblent de fait considérés comme marquant la fin du conflit, malgré les polémiques lancées par certains groupes d'extrême droite français qui arguent que le cessez-le-feu n'a pas été respecté par le FLN. De très nombreux hors-séries, dossiers spéciaux, soirées thématiques sur la guerre d'Algérie inondent les kiosques et le paysage audiovisuel français. La part belle est donnée aux documentaires et aux fictions historiques. France 2 diffusera, le 11 mars, à 20h35, un documentaire inédit Guerre d'Algérie, la déchirure.
Les auteurs, l'historien Benjamin Stora et le réalisateur Gabriel Le Bomin, se sont basés sur des images d'archives du conflit. Le documentaire sera suivi d'un débat animé par David Pujadas. France 3, France 5 et Arte diffuseront des programmes historiques, principalement basés sur des images d'archives, ainsi que des fictions. A noter, la diffusion par Arte du film La Bataille d'Alger réalisé par Gillo Pontecorvo en 1966 et censuré en France jusqu'en 2005. Une programmation qui confirme la grande tendance aussi visible dans l'édition : ce qui passionne les Français, c'est essentiellement l'Algérie d'hier et non celle d'aujourd'hui?
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