Algérie

pour la préservation du patrimoine ancestral Clôture du deuxième festival de l'habit traditionnel à Alger



pour la préservation du patrimoine ancestral                                    Clôture du deuxième festival de l'habit traditionnel à Alger
Les lampions de la deuxième édition du Festival de l'habit traditionnel se sont éteints, mercredi dernier, par un défilé de mode signé par une pléiade de stylistes, au palais de la culture Moufdi Zakaria, à Kouba.
Pas moins de douze stylistes ont dévoilé une partie de leur collection, portés par des mannequins professionnels. Ce défilé de mode peut se vanter d'avoir regroupé des stylistes de différentes générations. En effet, de grandes maisons de couture de référence, telles que Nassila, Madjda ou encore L'Algéroise ont côtoyé la jeune génération montante de stylistes comme Karima Basri, Soraya Babori Nassri, Mouni Berrabah, Yamina Fergani, Samira Ghozaïli, Fadéla Kihel, Neziha Mechri, Zineb Medjahdi, Rym Menaïfia, Saâdia Sayahet, Madjida Zeguane, Ahmef Kerkoub, Salah Arar. Ce défilé de deux heures a été l'occasion idoine pour découvrir ou redécouvrir des costumes d'antan, mis aux oubliettes. En effet, des tenues typiques d'Alger, de Constantine, de Médéa et d'autres wilayas du pays se sont taillées la part du lion. Cet éventail de costumes féminins a permis de constater que certaines couturières ont pour principal objectif de sauvegarder l'habit ancestral.
Le karakou, El kat, el bedroune, la robe constantinoise sont autant de tenues qui ont subjugué par leurs tissus nobles, leurs broderies raffinées et leurs découpes des plus recherchées. Nassila, l'une des pionnières de la haute couture algérienne a présenté sa collection. Elle est considérée comme l'une des créatrices les plus sollicitées en Algérie et à travers le monde. Elle avait été élue «Femme de l'année» par le journal égyptien Al Ahram, en 1988. Elle a organisé des défilés dans plusieurs capitales étrangères, notamment à Tunis en 1985, Paris en 1986, 1995, 1996, dans la capitale du Bahreïn en 1987, au Koweït en 1988 et à Riad une année plus tard. Nassila a organisé aussi un défilé à Washington en 1997, et un autre à New York.
Le seroual m'douar, seroual chelqa, m'hermet leftoul constituent le terreau fécond de création pour Nassila qui, tout en respectant la tradition du costume algérois, introduit sa touche personnelle sur la forme et les couleurs, affinant et dynamisant les tenues. Le vêtement devient lui-même un atour qu'on fignole et raffine pour parer les femmes. La maison de couture l'Algéroise, dirigée par Mme Sayeh, a décliné de très beaux modèles de tenues algéroises. Rien n'a été omis au niveau de la coupe des karakous et des accessoires. Le châle en fetoul reste la pièce maîtresse et incontestable pour tout habit traditionnel algérois. Pour la commissaire du Festival et directrice du Musée des arts et traditions à la Basse Casbah, Mme Aziza Aïcha Ammamra, cette deuxième édition placée sous le signe de «Cité, coutumes et costumes», est convaincue de l'importance de préserver ce patrimoine culturel et artistique, tout en insistant sur le rôle de la formation afin justement d'assurer la pérennité de cet héritage.
«Les Algériens sont fiers de leur patrimoine. Il est impératif de s'entraider afin de préserver cette richesse d'une haute portée historique. Le costume reste et demeure un message identitaire», argue-t-elle. Le festival, qui a fermé ses portes mercredi dernier, avec une exposition-vente, a drainé un flux de visiteurs, curieux de redécouvrir certains costumes anciens de notre patrimoine. Les stands rivalisaient d'éclat et de couleurs. En dépit de leur âge, des vieilles dames sont venues en force au Bastion 23, pour revoir leurs costumes de leur jeunesse. Les hommes étaient également au rendez-vous et certains d'entre eux ont même essuyé une larme, à la vue de la tenue du regretté phénix de la musique châabie, El Hadj M'hamed El Anka.
Cette tenue est composé d'un seroual, d'un gilet, d'une veste, d'une ceinture, d'une gandoura, d'une chéchia, le tout réalisé par le passementier et couturier Oulhafsa. Ce dernier a habillé de grandes figures de la chanson châabie. Il s'est éteint en 1954. Son atelier se situait dans la Basse Casbah, dans la maison Dar El Nakouss. Bien que trop tôt pour faire un premier bilan de ce festival, il est aisé d'affirmer que cette deuxième édition s'est distinguée par une richesse au niveau de la présentation des costumes, et ce, à travers trois émouvantes expositions. Les organisateurs promettent d'offrir au grand public, pour la troisième édition, un véritable bouquet de couleurs et de lumières à travers un voyage dans l'Algérie profonde.


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