Algérie

Pour l'interdiction des blagues dans l'espace public



C'est peut-être une coïncidence : le festival de l'humour Algé'rire, qui devait se tenir le 11 mai à Alger, a été annulé, et le procès El Khabar reporté au 11 mai. Le ton est donné : l'heure n'est plus aux blagues, mais au recueillement. Dans une zaouïa «liman istata3a», avec la mise au silence des opinions pour préparer la venue du «mahdi» qui va sauver l'humanité, du moins sa version algérienne.Beaucoup de pressions, mais sur le front médiatique, l'opération Grine n'aura finalement servi qu'à ternir deux images, la sienne, déjà pas très reluisante d'un ministre ancien journaliste demandant aux annonceurs de ne pas donner de publicité aux journaux qu'il n'aime pas, et celle de l'Algérie, qui persiste ainsi dans son entêtement à rester un pays s'attaquant à son opposition. La contradiction est dans l'acte, l'absurdité dans le propos : Grine considère que la justice algérienne est libre, indépendante et s'en remet à elle, mais estime que la presse n'est pas et n'a pas à être libre et indépendante, considérant lui-même qu'il est professionnel mais pas les autres.Pour sortir de ce débat récurrent entre le gouvernement et le reste du monde, il faut quand même rappeler qu'il serait utile, avec ou sans Grine, de penser à voter une loi, en Algérie et sur le reste de la planète, pour empêcher les puissances d'argent, industriels ou goudronneurs, d'acheter des médias.Pour le reste, Grine laissera un triste bilan, appelé à être démis de ses fonctions comme les autres par ceux-là mêmes qui l'ont envoyé affronter le droit à l'information. Peu s'en rappellent ? et ce n'est pas une blague de festival ? mais dès sa nomination, tout heureux d'être choisi parmi la masse, il avait projeté une exposition pour rassembler des milliers de photos du président Bouteflika. On ne sait pas où en est ce projet et s'il a trouvé des photos. Mais il y en a déjà une chez Valls et une autre chez Ban Ki-moon.




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