Algérie

Pour Hamas, pas question d'accepter une trêve sans la levée du blocus


Pour Hamas, pas question d'accepter une trêve sans la levée du blocus
Alors que le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Mme Navi Pillay, a appelé hier à une enquête sur de possibles crimes de guerre commis par Israël à Ghaza, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a multiplié les rencontres avec les protagonistes de la crise afin d'obtenir l'arrêt de l'attaque israélienne contre la petite enclave palestinienne.L'agression qui a commencé le 8 juillet dernier a déjà causé la mort de près 700 personnes, dont la plupart sont des femmes et des enfants. Les bombardements aveugles de l'armée israélienne ont également fait plusieurs centaines de blessés, des milliers de sans-abri et détruit le gros de l'infrastructure de base de Ghaza.Face à tous ces crimes, Washington a fini par reconnaître que le «coût humain» de l'offensive israélienne était «trop élevé». John Kerry a, à ce propos, laissé dimanche paraître son irritation vis-à-vis d'Israël, devant un micro resté branché à son insu, entre des interviews télévisées. «Quelle opération ciblée, en effet, quelle opération ciblée !», visiblement irrité par le bilan des morts civils dans l'opération israélienne, a-t-il notamment dit, s'adressant à un responsable du département d'Etat Jonathan Finer.Le secrétaire d'Etat américain, qui mène d'intenses tractations depuis son arrivée lundi au Caire, s'est rendu hier au Proche-Orient pour y rencontrer successivement le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Le département d'Etat américain a-t-il une solution miracle pour mettre fin au massacre de Palestiniens ' Va-t-il exercer des pressions sur Tel-Aviv maintenant que tout le monde a compris que tous les problèmes viennent du gouvernement israélien' Pas vraiment. L'envoyé de Barack Obama se contente, pour le moment, de reprendre à son compte la proposition égyptienne de trêve, acceptée la semaine passée par Israël mais rejetée par le Hamas. Le mouvement islamiste palestinien avait, rappelle-t-on, conditionné son accord à une levée du blocus israélien imposé depuis 2006 contre la bande de Ghaza, à l'ouverture de la frontière avec l'Egypte et à la libération de dizaines de détenus.Revenir à l'accord de 2012M. Kerry considère la proposition égyptienne comme «un cadre de travail» pour parvenir à un arrêt des violences avant des négociations. Et l'objectif recherché par Washington, indiquent certaines sources proches des discussions, est de revenir en réalité au cessez-le-feu de 2012. Mais ça ne sera pas évident. Pourquoi ' Les relations des Etats-Unis avec les acteurs en présence ne sont plus aussi proches. Ensuite, le chef d'Etat égyptien Al Sissi n'a pas l'influence dont pouvait se prévaloir l'ex-président Morsi sur le Hamas. Par ailleurs, le rôle du Qatar auprès du mouvement n'est pas encore clair. Enfin, le département d'Etat affirme lui même que certains des termes de l'accord de 2012 n'ont pas été respectés, il cite en exemple les points de passage qui devaient mettre fin au blocus de Ghaza, et qui n'ont jamais été mis en place. Il est certain qu'au moment opportun, les chefs du Hamas se feront un plaisir de rappeler de tout cela.La tâche de John Kerry est donc très difficile, surtout qu'entre-temps Israël est revenu sur sa décision d'accepter la trêve égyptienne.Mais à terme, il est certain que la logique guerrière dans laquelle s'est enfermé le gouvernement Netanyahu sera ruineuse sur tous les plans pour Israël. Cela paraît déjà être le cas économiquement. La preuve, l'Agence fédérale américaine de l'aviation (FAA) a décidé mardi d'interdire provisoirement aux compagnies américaines de voler vers ou depuis Israël, après qu'un tir de roquette de Ghaza a atteint une localité proche d'un aéroport israélien. C'est la première fois qu'une telle mesure touche Israël depuis la guerre du Golfe en 1990-1991.L'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a profité de la brèche ouverte par les Américains pour demander aussi à l'ensemble des compagnies européennes de ne plus desservir jusqu'à nouvel ordre l'aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv. Inutile de dire que cette mesure a irrité au plus haut point les responsables israéliens. Il paraît évident que si l'agression contre Ghaza se poursuit, il se pourrait qu'Israël ait encore beaucoup plus à perdre.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)