L’Algérie est en phase de recruter des chercheurs étrangers pour faire face au manque d’effectifs de spécialistes algériens dans le domaine de la recherche scientifique. Selon les prévisions du directeur général de la recherche et de l'innovation technologique au ministère de l'Enseignement supérieur, l’Algérie devrait compter 100.000 chercheurs à l’horizon 2020.
Tarik Hafid - Alger (Le Soir)
L’Algérie ouvre ses portes aux chercheurs étrangers. L’annonce a été faite, hier, par le directeur général de la recherche et de l'innovation technologique au ministère de l'Enseignement supérieur. L’internationalisation de la recherche est un facteur important de développement.
«Sur les huit cents postes ouverts récemment, beaucoup d’Algériens de retour au pays ont déposé leur candidature. Nous avons aussi des demandes d’Inde, de Chine, d’Espagne et du Brésil. Au Centre de biotechnologie de Constantine, nous sommes en cours de recrutement de deux chercheurs espagnols de haut niveau», a affirmé Hafid Aouragh qui était l’invité de la Chaîne III.
Selon lui, l’Algérie doit tirer profit du contexte économique international.
«Aujourd’hui, nous ouvrons nos portes à toutes les compétences qu’elles soient algériennes ou étrangères. Le marché de l’emploi dans les autres pays est saturé, l’Algérie a des potentialités en termes d’offres d’emploi pour des recherches de haut niveau. Il faut internationaliser la recherche pour qu’il y ait confrontation d’idées».
Le secteur de la recherche fait actuellement face à un manque d’effectif crucial.
«Actuellement, nous avons deux types de chercheurs: les enseignants chercheurs et les chercheurs permanents. Les premiers sont très nombreux par contre nous manquons de chercheurs permanents pour les centres et unités de recherche. La loi actuelle préconisait d’atteindre un effectif de 4.000 chercheurs permanents alors qu’en 2012, nous n’en avions que deux mille. Il y a une déperdition, car les chercheurs refusent d’aller vers les centres, ils préfèrent plutôt se diriger vers l’université. Nous avons donc un manque important de chercheurs permanents et ce sont eux qui font de la recherche appliquée. Deux mille chercheurs permanents pour une population de trente-cinq millions d’habitants, c’est très peu», a expliqué Hafid Aouragh.
A l’avenir, le véritable défi consistera à faire la jonction entre les centres de recherche et le monde de l’entreprise. Une problématique qui devrait être prise en charge dans le cadre d’un nouveau texte de loi.
«Nous travaillons sur la troisième loi sur la recherche scientifique et le développement technologique. Ce texte est essentiellement dédié à l’innovation et au développement technologique. Passer à une étape de la qualité dans la recherche scientifique. L’objectif étant de développer la recherche en privilégiant tous les mécanismes qui permettront son introduction dans le secteur socio-économique. Il faut relever le niveau de réflexion de l’entreprise algérienne par l’introduction de chercheurs en son sein.»
Hafid Aouragh a cependant regretté le manque d’intérêt dont font preuve les entreprises algériennes pour la recherche. Une situation qui a obligé le département de l’enseignement supérieur à créer des structures «commerciales» au sein des centres spécialisés.
«Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a instauré des filiales commerciales au sein des centres de recherche pour que nous puissions nous-mêmes valoriser les produits de la recherche. Puisque le secteur économique ne fait pas confiance aux chercheurs algériens, alors nous devons commercialiser le produit de leur recherche. Il faut comprendre que le chercheur à l’université développe des brevets, c’est faux. C’est le rôle des entreprises.»
T. H.
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Posté Le : 30/01/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: leconews.com ; texte: Tarik Hafid
Source : LeSoirdAlgerie.com du mardi 29 janvier 2013