Algérie

Pour équilibrer sa dépendance en gaz : L'Europe veut créer une agence d'approvisionnement



Un récent rapport sur la sécurité énergétique de l'Europe, publié par la Documentation rançaise et signé par Dominique Auverlot, Hervé Pouliquen - Centre d'analyse stratégique - se penche sur les moyens de réduire la dépendance. Parmi les recommandations que les auteurs avancent, a création de centres de stockage bien qu'ils coûtent plus cher mais aussi des agences d'approvisionnement. Ce rapport, qui établit un diagnostic de la dépendance gazière de l'Europe, ne fait pas l'impasse sur d'autres pistes telles la diversification des sources d'approvisionnement, la création de nouvelles infrastructures d'acheminement même si la création d'une « centrale d'achat de gaz » et un régime des importateurs de gaz «Â favorables aux intérêts stratégiques européens » sont les plus significatifs. L'idée, soumise au débat, rencontre déjà des « embûches » en ce sens qu'elle est d'essence monopolistique et  heurte le principe de la concurrence et les  principes sacrés du libre-échange. Pourtant l'Europe  veut « une agence d'approvisionnement qui englobe l'ensemble des Etats membres, ou un régime importateur européen ».Pour rappel, cette idée s'inspire d'une pratique qui remonte à  1960 où l'agence européenne d'approvisionnement d'Euratom pour le nucléaire avait vu le jour. Sa mission consiste à  assurer «un approvisionnement régulier et équitable en minerais, matières brutes et matières fissiles nucléaires dans l'UE ». Une autre mesure inspire les auteurs de cette proposition, c'est la loi française de 1928 qui a institué le monopole délégué de l'importation de produits pétroliers.L'Europe n'a jamais caché ses craintes quant à  sa  sécurité énergétique, au plan de la continuité des approvisionnements et des prix. Le Dr Goumiri, économiste, estime qu'elle (la proposition) est une réponse «Â  à  l'idée de création de l'Opep du gaz initiée par les pays producteurs il  a plus d'une année ». Le marché du gaz, dit-il, « subit une pression terrible »Â  et les procès tels ceux que vient de gagner Sonatrach (contre les compagnies espagnoles), illustrent, poursuit encore l'économiste algérien, «Â les enjeux importants à  défendre ». Selon lui, «Â il est regrettable que l'Algérie, pour ce qui la concerne, n'ait pas eu accès directement  au marché européen », à  travers la création d'entreprises de commercialisation de son gaz.La réflexion des experts européens intervient au moment où la dépendance gazière de l'Europe « ne fait que croître au cours de ces dernières années », disent-ils et plus particulièrement ces derniers mois.Les rédacteurs du rapport relèvent aussi l'augmentation des importations gazières, de la Russie, de la Norvège et de l'Algérie et la croissance de la demande du marché intérieur. Ils insistent aussi sur le développement des projets de stockage qui devraient «Â atteindre un niveau sécurisant ». A titre d'exemple, en France, «Â jusqu'à 40 % du gaz provient des sites de stockage, cette part est même montée à  53 % lors de la crise ukrainienne de janvier 2009 ».La plupart des pays ont des stocks commerciaux calqués sur le mode de stockage des produits pétroliers, instauré en 1973 par l'agence AIE et qui impose une disponibilité de 90 jours.Mais ceux-ci  ont l'avantage de  faire face à  des ruptures d'approvisionnement «Â d'une ampleur supérieure à  celle qu'engendre la nature fluctuante de l'activité économique : conflits armés, embargos, sanctions ».Ses initiateurs reconnaissent qu'ils sont loin de constituer « une assurance tous risques », mais permettent d'instaurer « un rapport de force à  l'avantage des consommateurs ». On le it clairement, l'Europe a plutôt besoin « d'un instrument de dissuasion pour équilibrer sa dépendance ».


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