Algérie

Pour endiguer la baisse des prix



L’OPEP opte pour la réduction de sa production Le pétrole a remonté légèrement, hier, dopé par la décision de l’OPEP de diminuer sa production de 520.000 barils par jour pour contenir la baisse de l’or noir. Réunis hier, à Vienne, les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont décidé de trancher dans le vif de sa production pour enrayer la chute du prix du pétrole brut, tombé brièvement sous la barre des 100 dollars le baril mardi à Londres, pour la première fois depuis le 2 avril, atteignant 99,30 dollars en séance et 100,34 dollars à la clôture. Cette tendance baissière des cours aura dicté la décision de l’OPEP de baisser son offre. Le cartel revient ainsi «aux quotas de septembre 2007», soit «28,8 millions de barils produits par jour», ne tenant plus en compte l’Indonésie, exclue de l’organisation, a indiqué l’OPEP dans son communiqué à l’issue de sa 149e réunion, laquelle a appelé à un respect plus disciplinaire des quotas. Si le maintien des quotas n’a rien d’une surprise, l’appel explicite à mieux les respecter en est une. Effective immédiatement, la décision équivaut de facto à «une baisse de production de 520.000 barils par jour» de la production du cartel pétrolier, a reconnu le président en exercice de l’OPEP, Chakib Khelil, car le cartel produit plus que ses quotas officiels. La preuve, l’Arabie Saoudite, qui produit plus de 9,6 millions de barils de pétrole par jour, est loin des chiffres officiels de 8,54 millions de b/j. En effet, certains pays de l’OPEP, à l’instar de l’Arabie Saoudite, étaient plutôt en faveur d’un statu quo. Le royaume wahhabite avait suggéré, avant la réunion, un niveau de production probablement inchangé. Cependant, d’autres membres de l’organisation étaient en faveur d’une révision à la baisse de la production, afin de contrebalancer la demande dont la croissance est à la baisse, conséquence du ralentissement économique mondial. Selon des experts du domaine de l’énergie, cette décision est un camouflet pour l’Arabie Saoudite qui, juste avant la réunion, avait laissé entendre que l’OPEP ne toucherait pas à sa production et s’était dit satisfaite du repli des prix. A l’inverse, elle signe la victoire du clan «dur» du cartel, emmené par l’Iran et le Venezuela. Ce dernier avait annoncé, au début de la réunion, que l’organisation allait demander aux pays dépassant leur quota officiel de faire preuve de discipline et a donc obtenu gain de cause. Les «faucons» du cartel avaient très modérément goûté l’initiative prise en juin par l’Arabie Saoudite, non seulement d’augmenter unilatéralement sa production d’un demi-million de barils par jour mais aussi de convoquer à Djeddah, hors des auspices de l’OPEP, une réunion internationale avec les pays consommateurs pour tenter d’enrayer la flambée des prix. Ces décisions de Riyad, à la suite d’une intervention du président américain George W. Bush, inquiet de la forte hausse des prix du pétrole brut, avaient contribué à amorcer un repli des cours du baril, alors que s’accumulaient les signes de fléchissement de la demande mondiale. L’OPEP a précisé que la mesure décidée hier, à Vienne, prenait en compte l’intégration des nouveaux membres que sont l’Angola et l’Equateur, ainsi que l’exclusion de l’Indonésie et de l’Irak. Les pays membres, qui ont entériné le départ de l’Indonésie, sont par ailleurs convenus de se retrouver le 17 décembre en Algérie, dans la ville d’Oran, pour un prochain conclave. Abed Tilioua


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