Timidement annoncées sur le site internet du ministère de la Culture, les «Rencontres de la ministre de la Culture avec le monde de la culture au cours du mois de Ramadhan» sont presque passées inaperçues. Dans la présentation de ces rencontres, on pouvait lire que ces dernières visaient à «établir un dialogue direct entre la ministre et ses collaborateurs et les acteurs des différents secteurs d'activité culturelle et artistique». L'information, et malgré son caractère presque discret, dirions-nous, a très vite fait le tour des réseaux sociaux, et ceci, à peine deux jours avant la fermeture des inscriptions pour assister aux rencontres prévues au Palais de la culture à Alger.Avant même leur lancement, des acteurs culturels de l'intérieur du pays ont dénoncé le caractère centralisé de l'initiative. D'autres ont tout simplement annoncé leur boycott. Si ces réactions démontrent que le fossé entre plusieurs acteurs culturels et le ministère est grand et qu'il faut donc aller les reconquérir dans leurs régions respectives, ces réactions prouvent surtout que ces rencontres sont trop importantes pour qu'elles soient improvisées, même s'il s'agit «principalement de commencer à faire ensemble un premier état des lieux du secteur concerné, d'identifier les principaux problèmes, et les urgences, de proposer des solutions», comme on peut toujours le lire dans le document de présentation.Victimes de leur succès, des réactions négatives qu'elles ont suscitées et de l'improvisation, les rencontres ont été annulées, officiellement, suite au décès de l'artiste Abdelhamid Aroussi ! Bref. Même si, certes, à travers ces rencontres la ministre actuelle reconnaît l'existence de problèmes hérités de l'ancienne gestion catastrophique et qu'un état des lieux doit être établi, il reste qu'il faut inscrire ces rencontres dans un projet global et structurant qu'on appelle communément «assises de la culture».Les assises de la culture sont une démarche participative entre le ministère, les citoyens, les associations et les professionnels du secteur, elles permettent, en plusieurs mois, de partager des expériences, de confronter des idées, de faire des propositions à travers des ateliers, de débats et de conférences. Le fruit de cet exercice collectif permet de livrer un document qui présente les grandes orientations qui guideront la politique culturelle nationale.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 11/07/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ammar Kessab Expert en politiques culturelles
Source : www.elwatan.com