Algérie

Pour dénoncer le projet de statut particulier



Les enseignants renouent avec la protesta Les lycées et les collèges, voire même les écoles primaires, risquent d’être paralysés, aujourd’hui. En effet, les dates des 12 et 13 janvier ont été arrêtées par des syndicats autonomes de l’Education pour déclencher une grève. Ces syndicats sont le CNAPEST et le SATEF, présent surtout dans le Centre du pays. Cette grève de deux jours sera suivie, le 15 janvier prochain, par une autre à l’appel de l’intersyndicale qui regroupe tous les syndicats autonomes dont le SNAPEST, le CLA, l’UNPEF. Pourquoi cette grève? Comme ont eu à l’expliquer, lors de leurs conférences de presse, ces syndicats entendent ainsi mettre la pression sur le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, et l’amener à revoir sa copie au sujet du statut particulier de l’enseignant. La semaine dernière, Benbouzid avait déclaré que son projet -qu’il soumettra en Conseil de gouvernement- est quasiment prêt. Il se trouve qu’aucun des syndicats autonomes, n’a été associé à ce projet. Ce n’est pas faute de la part de la tutelle, qui les a invités à participer à des tours de table préliminaires, mais c’est un refus de principe de leur part, sachant d’emblée que leurs propositions ne seront pas retenues par le ministère, à la recherche d’une consultation consensuelle pour faire passer son projet. Dans ce projet de statut particulier, que chaque ministre sort de son tiroir toutes les fois qu’il y a des tensions, pour tenter de les désamorcer, les revendications des enseignants ne sont pas prises en compte. Aussi bien au niveau du classement catégoriel, de la progression dans la carrière, du recrutement et de la retraite, le projet que va mettre Benbouzid sur la table est loin des attentes. En effet, loin de calmer les enseignants, donc leurs syndicats, échaudés par les augmentations dérisoires consécutives aux accords de septembre entre le Gouvernement et l’UGTA -»des clopinettes» , selon la formule de feu Redouane Osman-, le projet de Benbouzid ne fait qu’accentuer les frustrations du personnel de l’Education.¨De l’avis des observateurs du secteur, ce projet qui offre, certes, une meilleure visibilité, reste, dans le fond, c’est-à-dire au niveau de la rémunération, très en deçà des attentes. D’où ces appels à la grève et la première qui commence donc aujourd’hui. Evidemment, en décidant de recourir à la grève, les syndicats prennent aussi un risque non négligeable. A savoir qu’en cas de non suivi massif, ce sera un coup fatal pour leur représentativité et leur crédibilité. Mais dans le cas d’une réussite, hypothèse très probable, compte tenu du climat qui prévaut chez les enseignants, un des segments de la société le plus touché par la brusque dégradation du pouvoir d’achat, les syndicats autonomes seront renforcés et se poseront alors comme interlocuteurs incontournables. Et dans ce cas de figure, Benbouzid n’aura plus tellement de choix que de composer avec eux. Et le plus tôt serait le mieux pour tous, de façon à rétablir la confiance entre les deux parties qui se regardent depuis des mois en chiens de faïence. Un éventuel enlisement du conflit, comme en 2001, ne manquerait pas de pénaliser les élèves, en particulier ceux qui préparent les examens. En tout cas, Benbouzid est appelé à désamorcer au plus vite la grogne, s’il veut encore prolonger son record de longévité en tant que ministre, au moment où l’idée d’un remaniement de l’Exécutif est de nouveau dans l’air. Une chose est sûre, le secteur de l’Education entre dans une nouvelle phase de turbulences.   H. Senouci


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)