La remarquable et la sympathique initiative contre l’envahissement de notre environnement par les sachets de plastique est engagée par Zahouani Mohamed, président de l’association La Main verte de Beni Saf. Il a entamé une marche qui doit le mener jusqu’à la capitale pour déposer, auprès du Premier ministre, une lettre demandant l’éradication de ce fléau.
Hier, il a débuté la troisième étape de son périple à partir d’Oran après une halte en cette ville et une autre à Témouchent. Pour cela, il faudrait que les méchantes cloques — un désagrément qu’il n’avait pas anticipé — se résorbent quelque peu de ses pieds. Et puis, la chaleur et le soleil de plomb qu’il a à affronter l’incitent à modifier son itinéraire, à passer plutôt par le littoral que par les villes de l’intérieur. Son chemin de croix jusqu’à la capitale, Zahouani Mohamed veut l’accomplir totalement à pied. C’est vous dire, automobilistes, si vous le voyez ahanant en bord de route, ne lui proposez pas de le prendre en auto-stop.
Bonnes gens, le soir, offrez-lui plutôt le gîte et le couvert car il n’a pas les moyens de se les payer. Il a déjà passé la nuit à la belle étoile. Mais même s’il est vrai que le temps est clément la nuit en été, l’insécurité rôde...
A écouter Mohamed expliquer les raisons de sa démarche, on s’aperçoit qu’il n’est ni un inepte rêveur ni un illuminé. Militant de la cause de l’environnement, il a été de plusieurs volontariats pour le ramassage des déchets qui enlaidissent sa ville.
Dans ces mêmes colonnes, photo à l’appui, nous avons nous-mêmes fait écho de la saleté qui défigure Beni Saf Ezzine, particulièrement ses abruptes falaises de Boukoudan: «A force d’y réfléchir, je suis arrivé à la conclusion que le mal nous vient du sachet. C’est lui qui favorise la tendance à le bourrer d'immondices. Auparavant, un bidon faisant office de poubelle en était le réceptacle. On les sortait à heure fixe pour le ramassage des ordures ménagères et on veillait à les récupérer. Aujourd’hui, on remplit des sachets et on les jette à toute heure. Pis, même si on dispose d’une poubelle, on la remplit de sachets, la gardant chez soi, les ordures y fermentant, jusqu’à ce qu’elle déborde de sachets. Du coup, ils se transforment en foyers de toxicité dont viennent se repaître les goélands. Car trouvant une nourriture abondante dans nos sachets, à quelques mètres du large, ces oiseaux ont quitté leur milieu naturel. Ils nidifient à présent sur nos toits et sont devenus des facteurs de propagation de maladies. Le sachet en plastique est l’ennemi. Savez-vous le nombre qui circule durant le Ramadan, mois de la démultiplication de la consommation? Par ailleurs, à Beni Saf, nous avons 1.200 marins qui emportent leur nourriture dans des sachets avec à l’intérieur d’autres sachets. Le temps des récipients en métal semble révolu. Et les sachets emportés se retrouvent en mer. Les tortues qui se nourrissent de méduses s’y trompent et les avalent. Elles en meurent, ce qui entraîne un déséquilibre dans la chaîne alimentaire, engendrant la prolifération des méduses. Ce qui se répercute sur la pêche, avec moins de poisson. Qui s’est soucié de convaincre les gens de la mer qu’il se tire une balle dans le pied avec l’usage du sachet? Alors, pourquoi, ne pas faire comme d’autres pays qui l’ont éradiqué? Bien au contraire, le gain pour l’économie de notre pays à tous les niveaux, comme pour la santé, qui a un coût, sera énorme.»
Mohamed Kali
bonjour , je félicite ce Monsieur qui fait une marche pour manifester son désarroi contre le fléau des sachets en plastique , Mr sellal prenez exemple sur la France qui a éradiqué tout sachet en plastique chez tous les commerçants , car le peuple algérien bouffe et jette sans ce soucier;
bravo Monsieur ZAHAOUNI MOHAMED ?
abdelaziz mohamed - retraité - nouzonville, France
01/08/2016 - 306054
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 31/07/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Mohamed Kali
Source : elwatan.com du dimanche 31 juillet 2016