Algérie

Pour dénoncer l'exclusion de la tripartite : Un sit-in devant la résidence El Mithaq



La force d'un syndicat réside dans sa force de mobilisation et sa capacité à arracher des acquis. Au fil des années, les syndicats autonomes en Algérie, malgré toutes les entraves et pressions subies, ont prouvé leur force et ont gagné en crédibilité sur le terrain des luttes. Ils ont imposé, au prix d'un combat acharné et sans relâche, leur statut d'interlocuteur incontournable.

Le gouvernement, qui s'apprête demain à débattre de la politique sociale avec son partenaire social historique qu'est l'UGTA ainsi qu'avec les patrons, risque encore une fois d'être accusé de faire un soliloque et non pas une tripartite. Aujourd'hui, faire sans les syndicats autonomes, c'est faire preuve de cécité politique. Aucune décision émanant de la réunion de la tripartite ne pourra répondre de manière efficiente aux attentes des fonctionnaires, qui ne se reconnaissent plus dans le partenaire social choisi par le gouvernement, l'UGTA. Forts d'un long parcours de lutte, les syndicats autonomes refusent de laisser passer cette rencontre sans clamer haut et fort leur droit plein et entier à être consultés sur des questions touchant directement aux droits socioprofessionnels des travailleurs.En guise d'action de protestation contre une marginalisation de fait, des syndicats autonomes ont décidé d'organiser un rassemblement devant le siège qui abritera la réunion de la tripartite. Cette dernière devant avoir lieu demain au niveau de la résidence El Mithaq à El Biar. L'Intersyndicale de l'éducation composée du Cnapest, du CLA, du Satef et du Snapap associée aux syndicats de la santé que sont le SNPSP, le SNPSSP et le syndicat des psychologues, en attendant l'adhésion d'autres syndicats, se réuniront aujourd'hui pour décider de la démarche à entreprendre pour rendre efficace le sit-in devant la réunion de la tripartite. Une démarche qui tend à rallier le maximum de participants afin de dire que les syndicats autonomes ont gagné le statut de partenaire social fort et représentatif. « Nous avons prévu cette réunion pour évaluer toutes nos actions au niveau de l'Intersyndicale. De plus il s'agira d'une réunion avec d'autres syndicats afin de parler du sit-in que nous tiendrons à l'occasion de la tenue de la tripartite », souligne M. Boudiba du Cnapest. « Nous voulons dénoncer l'exclusion des syndicats autonomes de la tripartite dont les décisions engagent l'avenir de tous les travailleurs. Nous déciderons, lors de notre réunion d'aujourd'hui, si ce sit-in aura lieu demain ou jeudi », précise à son tour Idir Achour du CLA.Le docteur Lyes Merabet du Snpsp indique pour sa part qu'au niveau du secteur de la santé, les syndicats coordonnent afin de participer au rassemblement de dénonciation de la tripartite. D'autres syndicats n'ayant pas reçu d'invitation pour participer à la réunion d'aujourd'hui dénoncent, eux aussi, la discrimination dont font l'objet les syndicats autonomes par le gouvernement. « Nous n'avons pas été associés à l'action de l'Intersyndicale, mais nous allons tout de même étudier cette action afin d'agir efficacement. Nous tenons à dire que, comme pour la réussite de la grève de l'éducation, c'est l'union qui fait la force. Il faudra que les pouvoirs publics comprennent que les syndicats autonomes sont des partenaires sociaux à part entière », souligne Meziane Meriane du Snapest. Et d'ajouter : « Il ne faut pas leurrer le public, si augmentation il y a, elle ne bénéficiera à personne tant que l'article 87 bis n'a pas été abrogé ou amendé. » Contacté hier, le représentant de l'Unpef, Dziri Sadek, note pour sa part que rien n'a été décidé mais qu'il continue à coordonner avec les autres syndicats afin de décider de prendre part ou non au rassemblement. « Nous restons attentifs et allons décider dans les heures à venir », dit-il.Le secrétaire général du CNES (syndicat des enseignants universitaires), qui fait partie de la Coordination des syndicats autonomes et non de l'Intersyndicale, considère tout de même que l'organisation d'une tripartite sans les syndicats autonomes est « un non-sens ». « Nous n'avons pas encore tranché au niveau de la coordination, mais ce qui est certain c'est que le CNES est convaincu que cette tripartite n'est qu'une énième pièce théâtrale. Nous sommes tous Algériens et nous connaissons les véritables représentants de la Fonction publique. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités, nous avons le droit d'être impliqués pleinement dans la décision sociale », indique M. Rahmani.




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