Algérie

Pour contrer le Hirak, le pouvoir tente d'obtenir la bienveillance internationale



Le pouvoir de fait qui ne parvient pas à venir à bout de l'intifada populaire qui veut en finir avec le système dont il est l'émanation pense n'avoir d'autre solution pour arriver à cette fin que sa répression d'une ampleur qui soit dissuasive même pour les radicaux d'entre ses activistes. La tentation grandit en son sein au constat que la certitude qu'il a eue de pouvoir organiser l'élection présidentielle du 12 décembre s'effiloche de plus en plus à l'approche de cette échéance électorale.Ce qui le retient d'employer la force brutale pour mettre fin au mouvement qui contrarie la bonne exécution de son processus électoral est la probable condamnation internationale qu'il récoltera. Pour tenter de prévenir celle-ci, il a émis en direction de ceux dont la condamnation lui vaudrait un isolement internationale fatal pour son maintien et sa survie des signaux par lesquels il leur donne à comprendre qu'avec lui ils ont tout à gagner en Algérie au plan de leurs intérêts nationaux économiques et géopolitiques. Le projet de révision de la loi sur les hydrocarbures qu'il a fait concocter par un gouvernement qui n'a aucune légitimité à le faire entre dans sa tentative de s'assurer la « compréhension » de ces parties.
Dans cette stratégie, il semble avoir opté pour aller plus loin en leur donnant d'autres gages qu'économiques. Il sait en effet que le seul bradage des ressources énergétiques de l'Algérie ne peut être suffisant à lui susciter la compréhension protectrice de ces parties dont l'objectif n'est pas que celui-ci en Algérie. Ce qu'elles veulent également c'est une Algérie qui cesse de contrecarrer leurs desseins géopolitiques dans la région et ailleurs. Le sachant à l'évidence, il a envoyé un ballon-sonde dans le but de leur faire comprendre qu'il est disposé à aller dans cette voie qui implique le reniement par l'Algérie de tous les principes sur lesquels elle a basé avec constance jusque-là ses positions internationales et sa diplomatie étrangère. Pour son lancement, il a été fait appel au sulfureux Amar Saadani qui s'est fendu d'une déclaration sur le dossier du Sahara occidental dans laquelle il a pris le contrepied de la position algérienne invariable depuis le début du conflit du Sahara occidental.
De sa sortie, le pouvoir de fait attend de voir l'accueil qu'elle aura dans l'opinion algérienne et au sein de ces parties dont il quête le silence sur ce qui pourrait advenir en Algérie au cas où il déciderait de faire taire ses opposants par la manière forte. Ses tentatives de s'attirer sinon le soutien international, du moins une non-ingérence favorisant son maintien contre la volonté populaire, le Hirak les a clairement perçues et lui dénie plus fortement qu'avant la légitimité d'engager l'Algérie sur quoi que ce soit et encore plus sur la question énergétique ou celle de ses engagements au plan international.


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