"Pour construire une capitale, il faut entre 10 à 30 ans"

Face aux frissons du dernier séisme, ainsi que la surpopulation de la capitale, se poser la question de la construction d'une nouvelle capitale est plus que logique. Jointe hier, par téléphone, Mme Salima Aït Mesbah, membre du conseil national de l'Ordre des architectes (Cnoa), nous a livré son avis d'expert sur le sujet. En effet, pour elle, cette question est plus que jamais d'actualité. Elle considère qu' «on doit réitérer ce sujet». Et plus particulièrement, tenant compte du fait qu'Alger est désormais classée dans le zonage sismique en zone 3. A cet effet, notre interlocutrice nous a affirmé qu'«il est temps de prendre au sérieux la question de la construction d'une nouvelle capitale» ou bien «revoir notre règlement antisismique». Mme Aït Mesbah a fait état dans ce sens, des lacunes observées dans les cas de séisme en Algérie, notamment l'absence d'endroits dédiés à l'évacuation. Toutefois, concernant les coûts qu'engendrerait un tel projet, Mme Aït Mesbah a souligné son incapacité à avancer des chiffres. Pour la durée des travaux pour une éventuelle nouvelle capitale, notre experte a tenu à faire état de deux genres de durée. La durée théorique qu'elle évalue à une dizaine d'années et la durée au «rythme algérien», qu'elle estime à une trentaine ou une quarantaine d'années. Expliquant cette évaluation par la lenteur administrative ainsi que le manque de compétences sur le terrain. Les villes potentiellement aptes à accueillir ce projet, seraient selon Mme Aït Mesbah, les villes de Boughezoul et Batna.