Pour comprendre le langage des petits

On a tort de ne pas écouter les tout petits tant leur désir de communiquer est immense. Et pour qui les comprend, leur hyperactivité et leurs jeux sont porteurs de messages à décrypter.
De notre temps, peu de parents ou d'éducateurs en général s'intéressent aux pleurs, réactions, cris, babillages, laïus très significatifs pour les psychologues de la petite enfance. Ces derniers ont fait des études spécialisées qui leur ont fait vivre des situations inimaginables. Beaucoup parmi eux ont écrit des ouvrages qu'hélas ! chez nous, on n'a pas la possibilité de consulter pour en savoir plus sur le comportement des enfants de 2 à 5 ans, âge, paraît-il, déterminant pour l'avenir de chacun d'eux. Ainsi, les cas irréguliers d'enfants timides, renfermés, émotifs, pleurnichards sont le fruit d'une éducation défaillante. On s'étonne depuis des années de voir des enfants de 5 ans se rouler par terre, tirés par des parents comme des moutons refusant de marcher, ou pleurant sans cesse sous prétexte de ne pas vouloir aller à l'école. Dans les pays qui investissent à long terme dans l'éducation, on forme des psychologues spécialisés chargés des activités physiques et culturelles au profit des tout petits pour leur permettre d'avoir une scolarité des plus fructueuses. Ce que devraient faire chez nous les maîtres du préscolaire en dispensant aux petits enfants un enseignement qui leur assure un plein épanouissement moyennant des jeux qui développent les capacités naturelles, des chants conçus du point de vue thématique, rythmique et langagier, en vue d'une préparation à l'écoute, aux échanges paroliers, à la discipline et au respect des autres. Préparer les enfants aux vraies valeurs Avec de bons éducateurs qui connaissent bien les phénomènes comportementaux du premier âge, les écarts de conduite préjudiciables à l'évolution de la société, on peut faire des prévisions à court ou à moyen terme des voies et moyens à mettre en 'uvre pour parer aux situations difficiles d'avenir comme le non- respect de la personnalité, la négation de l'effort dans le travail comme source de progrès, l'absence de l'esprit d'émulation ou de compétition, l'immobilisme ou l'indifférence face à l'environnement. Ceux qui ont la charge de préparer l'avenir sont supposés savoir que les méthodes d'éducation évoluent en fonction de l'évolution des mentalités. Face à un enfant qui reste passif, qui crie ou casse en touchant à tout, y compris les appareils coûteux, quand ils n'imitent pas les adultes, il faut user d'un langage convaincant mais ferme, d'une surveillance stricte qui accompagne au lieu de traumatiser en battant, en menaçant ou en faisant peur. «Qui aime bien, châtie bien», ce proverbe qui remonte aux temps où l'emploi des châtiments n'a jamais exclu les sentiments. On dit aussi que la sévérité n'est pas incompatible avec la familiarité. Les maîtres d'école d'il y a quelques décennies ont reçu une bonne formation en psychologie qu'il faut être sévère mais juste, si bien qu'ils n'ont jamais failli à leurs devoirs d'éducateurs comme celui d'aider les enfants à communiquer, de susciter la curiosité chez eux, de créer un esprit de compétition qui stimule au lieu de briser l'élan, de répondre à leur attente.«Je me rappellerai toujours de mon maître d'école maternelle : 3 ans à 5 ans. On l'aimait beaucoup parce qu'il nous faisait chanter, participer à beaucoup de jeux où le gagnant recevait un bonbon. Très souvent, il nous faisait faire des exercices physiques qui nous détendaient vraiment. Les activités d'éveil étaient telles que notre scolarité ne pouvait pas être compromise», nous dit un professeur ayant encore des souvenirs précis de l'école maternelle, alors qu'il n'avait que 3 à 4 ans. Ce qu'on ne comprend pas sur le comportement des petits aujourd'hui C'est d'abord leur soif d'exploration et cela se voit par leur façon de toucher les objets pour essayer d'en découvrir les particularités et les fonctions. Il s'agit aujourd'hui de portable trouvé sur une table, d'ordinateur portable parmi d'autres objets qu'ils adorent. A défaut de jeux formateurs ou de quelqu'un pouvant les occuper sainement, ils s'occupent de la vaisselle. Deux petits peuvent vider un buffet en moins d'une heure. Ceux qui les ont observés sur les aires de jeux ont remarqué avec étonnement qu'ils préfèrent monter que descendre le toboggan. Ceux qui ont acquis l'essentiel du langage grâce à des éducateurs vigilants arrivent à communiquer. Même ceux qui, à 3 ans, baragouinent, réussissent souvent à se faire comprendre. Ce que les parents, enseignants aux plus bas niveaux, doivent savoir, c'est que l'autoritarisme n'a plus cours aujourd'hui, sans jamais perdre de vue que l'autorité est une chose essentielle pour un monde meilleur. Les tout petits d'aujourd'hui apprennent à créer l'autorité par d'autres moyens que ceux connus par nos ancêtres. Le cheminement d'aujourd'hui, à caractère sentimental, est tel que la discipline s'installe d'elle-même. Le temps des contraintes est dépassé, même si les responsables restent mobilisés pour faire respecter les interdictions comme l'internet qui n'est pas de l'âge des tout petits. Aussi on recommande vivement de donner des arguments aux enfants pour qu'ils de viennent responsables. Le bavardage, insupportable avec les tout petits vient d'une déconcentration due au déphasage entre enseignant et enseignés. D'où la nécessité d'une bonne formation culturelle et pédagogique.