Pour assurer la relève

Evolution - Le chaâbi n'est plus ce qu'il était, c'est-à-dire un genre confiné dans l'Algérois.Il n'est plus spécifique à Alger, même si Alger demeure, assurément, son centre actif puisqu'il est né au c'ur de La Casbah d'Alger au début du XXe siècle.
En effet, le chaâbi est, désormais, apprécié pour l'aspect moral et social de ses textes et joué pour l'harmonie et la profondeur de sa musicalité dans toute l'Algérie, même dans des villes où on ne peut soupçonner son existence, à l'exemple de Biskra, Sétif, Relizane, Guelma, Ghardaïa, Béchar... Et le fait que le Festival national de la chanson chaâbie soit ouvert à tous ses jeunes adeptes, possédant, au moins, une base élémentaire dans le domaine de l'interprétation et du jeu musical, illustre la large adhésion nationale à ce genre de musique. «Avec le Festival national du chaâbi, on découvre de nouveaux talents.
A chaque édition, il y a émergence de nouvelles voix, d'autres styles d'interpré- tation», relève Mourad El Baez, et d'ajouter : «Le chaâbi est un genre qui fait, désormais, partie de la culture algérienne, pas uniquement algéroise, et à chaque fois, on est ravi de toujours rencontrer de nouveaux talents. Il y a beaucoup d'orchestres dans toutes les wilayas du pays.»
Le festival dont l'objectif consiste à assurer la continuité, la relève, se révèle être un espace où l'on peut découvrir des interprètes d'un bon niveau. Il est destiné à la formation d'une nouvelle génération d'artistes chaâbis, amenée, à son tour, à contribuer à promouvoir ce patrimoine musical et le préserver pour les générations à venir.
Cela s'effectuera à travers notamment des cours d'initiation aux techniques et modes musicaux et d'interprétation, la vulgarisation de l'histoire de la musique chaâbie et tout ce qui a trait à ce patrimoine, dans un seul objectif : exploiter le potentiel artistique local, confirmer des vocations nées et leur inculquer une culture musicale enracinée et complète.
C'est ainsi que les participants au Festival ' celui-ci se montrant soucieux de présenter le chaâbi dans son esprit authentique, tel qu'il était pratiqué par les maîtres ' bénéficieront d'une formation pour parfaire leurs connaissances en matière technique et musicale.
Cette formation est assurée tout au long du festival par des professeurs spécialisés dans, entre autres, la diction, la déclamation, la musique et les techniques de scène.
Les trois finalistes seront, en outre, pris en charge par le festival pour la réalisation d'un album et d'une tournée à travers le territoire national.
Mettant ainsi en valeur et dans son authenticité le patrimoine musical ancestral, le festival revêt alors une portée pédagogique, le suivi du programme étant obligatoire pour les candidats.