Algérie

Poulet et viandes rouges: La baisse des prix n'est pas pour demain



Intervenant jeudi sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, Kamel Chadi, le président du directoire de la SGP Proda a prédit une accalmie des prix des viandes blanches à partir de février prochain alors que pour les viandes rouges, notamment ovines, il faudrait attendre la fin de l'hiver.

Il a d'emblée énuméré quelques chiffres pour illustrer l'importance de la filière avicole qui produit annuellement 300 000 tonnes. De ce fait, a précisé M. Chadi, «l'Algérie n'importe ni poulet ni Å“ufs». Il explique cette surchauffe des prix par l'augmentation des cours mondiaux de deux principaux intrants dans la production de l'aliment, à savoir le soja et le maïs qui a atteint depuis 2009 respectivement 72 et 52%. La seconde raison a trait à la baisse de la demande en viande blanche après le ramadhan, ce qui a amené beaucoup d'éleveurs à se retirer de l'activité. A une question relative au niveau jamais égalé des prix actuels qui avoisinent les 450 DA pour le poulet de chair et entre 1200 et 1400 DA pour la viande ovine, le responsable de Proda estime que la solution définitive est de renforcer le dispositif du Sypralac permettant de juguler les excédents en période faste et de sécuriser les producteurs. Durant l'année écoulée, des crédits fournisseurs ont été attribués à 14 abattoirs publics pour leur permettre l'acquisition de poussins ainsi que l'aliment contre l'achat de toute la production en fin de cycle à raison de 150 DA le kilo en hors taxes. Cette mesure a permis de placer en 2010, cinq millions de poussins alors que pour 2011, il devrait atteindre les 8 millions. A cela s'ajoutent les crédits sans intérêts proposés par la Badr pour faire face aux difficultés notamment en période estivale, une période où les éleveurs n'investissent pas trop. Concernant la disposition prise à la fin 2008 d'exonérer de la TVA les producteurs de l'aliment afin de réduire les coûts, une mesure qui n'a été appliquée qu'en 2009, M. Chadi a estimé que cette disposition a été loin d'atteindre le but, même si elle avait permis au secteur public d'être compétitif, cela n'a pas eu l'effet escompté sur les cours mais pire encore, c'est la fiscalité qui a été lourdement affectée. Par contre, la meilleure initiative est à mettre à l'actif de l'ONAB qui a introduit à hauteur de 20% l'orge comme intrant dans la production de l'aliment en plus du couple maïs-soja.

Concernant les viandes rouges, dont la fluctuation des prix a eu un effet sur ceux des viandes blanches, M. Chadi a estimé que la question centrale réside dans une meilleure organisation du réseau de distribution aussi bien en amont qu'en aval et ce, dans le cadre du renforcement du Sypralac. Et de rappeler que durant l'Aïd El Adha et la saison du Hadj écoulés, 4,5 millions de têtes ont été abattues, soit 20% du cheptel national. Ceci étant, le cycle biologique a été perturbé, amenant les éleveurs à faire des rétentions sur la vente, ceci, encouragé par une meilleure pluviométrie mettant à leur disposition des terrains de parcours.

Au registre de la réhabilitation des infrastructures de stockage touchant 18 entrepôts hérités des ex-Enafla et Onapsa, le même responsable a fait savoir que 8 ont été réhabilités pour un volume de 118 000 m3 dans le but d'atteindre 250 000 m3 d'aire de stockage qui s'ajouterait au projet de 625 000 m3, pour lequel 20 appels d'offres ont été faits pour 3 catégories de surface. Parallèlement, la remise à niveau des abattoirs existant se poursuit comme celui de Annaba. Au total, a confié M. Chadi, 26 milliards ont été mobilisés pour ce programme qui devra s'achever en 2014.




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