Algérie - Revue de Presse

Poudre noire et tourisme gazier des Allemands ou de leurs voisins


Pour bien comprendre, il faut s'imaginer un peu l'actualiténationale d'une île créée sous la forme d'une pirogue fixe, produisantuniquement de la vanille et des tambours et sur laquelle débarquent parfois deshommes blancs pour discuter prix, livraison et récoltes, tout en parlantculture, rapprochement, dialogue et coopération. La fable risible étant le seulmoyen de rendre visible cette comédie facétieuse qui a tendance à devenir unprotocole d'idiots entre indigènes semi-nus, fortsd'un drapeau et d'un puits, accueillant au rivage les Merkelet les Sarkozy, venus négocier le prix des récoltes gazières ou vendre de lapoudre noire, tout en discutaillant, pour les oreilles du peuple serti defausses perles, de quelques échanges de danseurs, de tambours et de quelquesverroteries offertes gratuitement dans le cadre durapprochement des peuples sans rapprochement de leurs géographies.

Quelques jours seulement après le couscous gaulois de l'UPM, c'est donc les Allemands qui débarquent chez nous etpour des raisons, les mêmes, d'approvisionnement en gaz à motiver encore pluset pour discuter de ce que nous sommes pour eux: des réservoirs énergétiques àsecouer ou à triturer comme on le faisait autrefois des arbres à caoutchouc etdes indigènes trop nus pour demander plus que des aiguilles à coudre et desfusils de chasse.

Cela fait partie de l'histoire de l'humanité, des rapportsentre ses géographies déséquilibrées mais il devient gênant d'avoir à consommerencore une fois, des siècles après les fins des nouvelles terres, les ravagesdu scorbut exporté vers les tribus à convertir et à exploiter, et après tant delivres écrits sur la péremption des époques de Magellan, ce genre de discoursqui nous vient des Allemands aujourd'hui ou de leurs cousins hier. Arrêtons deparler de dialogues et de coopérations par échanges de danseuses de ventrecontre des rétroviseurs en plastique, alors qu'il s'agit de cet essentiel quiest sous les yeux: l'énergie, son gaz, son pétrole et les armes pour lessurveiller tous.

Arrêtons de caresser les plumes des chefs indiens, etarrêtons, chez nous, de nous croire porteurs d'une culture rare, d'unepolitique universelle ou d'une importance mythique capable de nous attirerl'intérêt de leurs collectionneurs de vision du monde, alors que nous ne sommesqu'un petit peuple accroché à un jerricane convoité, situé, comme une pompe àessence hollywoodienne, sur une longue route déserte animée par des buissons etdes conflits de tribus.

Il y a loin entre être traversé, en son milieu d'âme, parle Nil ou l'Euphrate et être traversé par un pipe-line. Les premiers ontproduit des pyramides et Bagdad, le second pas plus que des barils et quelquesrégimes politiques secs que les chefs blancs viennent nommer et renommer à tourde rôle.


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