«Pour être éligible à la présidence de la République, le candidat doit :». Sont énumérées par la suite les conditions, dont celles placées dans les alinéas 6 et 7 ont dû rabrouer bien des intentions en des temps où l'institution n'avait aucune raison de vaciller face à des comportements à l'image de ceux qui marquent aujourd'hui l'engouement, voire l'appétit du pouvoir témoigné par des individus qui sont à la politique ce qu'est le silex au rayon laser. Lesdits alinéas disposaient de l'obligation de justification à la révolution du 1er novembre 1954 pour tout candidat né avant juillet 1942 ou encore de la non-implication de ses parents dans des actes hostiles à la révolution. Ce qui, somme toute et malgré le fait que de telles conditions semblaient irréalistes ou du moins pour la première, avait eu pour effet au moins d'éviter le désordre qui s'installe pour l'élection d'avril prochain. Avec plus de quatre-vingt (80) intentions témoignées, dont le quart pratiquement validé, le plus inquiétant ou sinon le plus consternant reste tous ces candidats qui piaffent d'impatience ici et là mais qui, à la faveur d'une complaisance que rien ne justifie de quelques chaînes de télévisions privées, n'hésitent pas à endosser le costume du candidat presqu'élu pour confirmer d'abord leur candidature et dire leur programme ensuite. Dans une ville de l'est du pays, Constantine pour ne pas la nommer, les habitants ont eu à apprendre et à constater de visu la prestation d'un candidat qui déclare exercer une activité libérale (commerçant ambulant), au niveau intellectuel de 1re année moyenne, ce qui est loin d'être son talon d'Achille puisqu'il a considéré que «...le prophète lui-même était inculte, d'ailleurs n'était-il pas berger. Pourtant...». Et aussi «...Que l'indépendance du pays n'a-t-elle pas été le fait de personnes dont la majorité n'a pas été à l'école.» Dans son programme, le candidat estime que «...l'appel sous les drapeaux dans le cadre du service national ne survivra pas à son intronisation au cas où, car le pays dispose déjà d'une armée.» Pour une prestation télévisée à venir font la chaîne derrière ce candidat une sage-femme, un chauffeur de taxi et un chômeur.Bien entendu, à partir du moment où l'Etat a accepté ou sinon depuis une vingtaine d'années ne voit plus d'un ?il malveillant la multiplication de partis politiques dont la particularité est de ne se rappeler au bon souvenir des Algériens qu'à l'occasion des élections ou encore d'éluder toute idée de faire obstruction à un droit constitutionnel revendiqué par n'importe quel citoyen lambda, toutes les voies aux excès plus qu'ouvertes sont béantes.Il est presqu'entendu qu'avant la décantation qu'imposera l'application de la réglementation, une autre (décantation) naturelle se fera obligatoirement, mais quoiqu'il en soit n'est-ce-pas l'image du pays qui est sérieusement écornée quoiqu'en diront les défenseurs de la démocratie au motif que son exercice depuis la Rome antique ne peut se faire sans «désordre et immoralité». Autrement dit qu'une telle anarchie est un passage obligé avant une sorte de retour au calme. Ce n'est malheureusement pas le cas, car tout cela est le produit d'un système pernicieux qui dispose d'une capacité de reproduction à la limite du machiavélisme.La présidence de la République est une institution qui ne doit pas subir les autres formes de violence subies par des institutions comme le Parlement et, à un degré moindre, le Sénat. Toucher à ce qui reste encore de plus crédible dans le pays précipiterait ce dernier dans une banalisation qui mènerait le pays droit au chaos et sonnerait le glas d'acquis historiques grâce au sang versé par les Martyrs de la révolution, mais aussi d'octobre 1988.A. L.
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Posté Le : 01/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Lemili
Source : www.latribune-online.com