Entre ceux qui l'estiment opportune et ceux qui considèrent que la diplomatie algérienne est en faillite, les partis politiques ne partagent pas la même lecture de la position officielle algérienne. La classe politique est nettement partagée entre ceux qui applaudissent la prise de position de l'Algérie et ceux qui estiment que le principe de non-ingérence est un non-sens.
Le RCD, Ennahda et Ahd 54 et Jil Jadid sont critiques alors que le PT qualifie de juste la position officielle. Contactés, le FLN et le MSP n'ont pas répondu à la sollicitation.
HAKIM SAHEB, SECRETAIRE NATIONAL CHARGE DE LA COMMUNICATION AU RCD :
«Nous sommes affligés»
«En tant que parti démocrate respectueux des droits de l'Homme, nous sommes affligés par la position de l'Algérie qui trahit l'espérance née au lendemain de l'indépendance. Ce que vit le peuple syrien est un drame qui doit faire réagir toute personne respectueuse du droit humain. La position officielle de l'Algérie est un reniement du serment fait aux chouhada. Elle peut être interprétée comme un soutien aux despotes.»
FATEH REBEI, SECRETAIRE GENERAL D'ENNAHDA :
«La diplomatie algérienne a échoué»
«Nous émettons beaucoup de réserves quant à la position officielle de l'Algérie. Cette position ne représente en aucun cas celle du peuple algérien. Le peuple syrien vit actuellement une position intenable, il subit une véritable dictature et le peuple algérien ne peut être indifférent face à la souffrance de ceux qui l'ont soutenu durant la lutte pour la libération de l'Algérie. La diplomatie algérienne a échoué dans son traitement du printemps arabe. Le printemps arabe est un signe de bonne santé des pays et l'Algérie aurait gagné à soutenir ces mouvements. Il aurait suffi à l'Algérie de s'abstenir de voter la résolution de la Ligue arabe. Sa position actuelle peut être assimilée à un soutien au régime syrien. Nous avons déjà demandé à ce que l'ambassadeur de Syrie soit expulsé mais aucune réaction des autorités algériennes qui ne font d'ailleurs rien pour venir en aide aux familles syriennes qui ont fui leur pays.»
DJELLOUL DJOUDI, PORTE-PAROLE DU PT :
«C'est une position juste»
«Au Parti des travailleurs, nous considérons que c'est aux peuples de décider de leur sort. C'est en toute logique que nous soutenons la souveraineté populaire et que nous considérons que c'était exactement la bonne position à adopter.»
TOUFIK BENALOUN, PORTE-PAROLEDE AHD 54 :
«Les mêmes erreurs qu'avec la Libye»
«Notre parti a toujours soutenu les peuples opprimés et s'est toujours positionné contre les dictateurs. Nous estimons que l'Algérie est en train de faire les mêmes erreurs que lors des événements qui avaient secoué la Libye.»
SOFIANE DJILALI, PRESIDENT DE JIL JADID :
«L'Algérie a une propension à soutenir les régimes en place»
«La situation en Syrie est chaotique. La crainte est qu'on se dirige vers une guerre civile. Le régime de Assad est condamnable mais ce qui se prépare est encore plus inquiétant et ne semble pas beaucoup préoccuper la communauté internationale. Comme à chaque fois, l'Algérie a une propension à soutenir les régimes en place sous couvert de la souveraineté nationale.»
MILOUD CHORFI, PORTE-PAROLEDU RND :
«L'Algérie fait preuve de lucidité»
«La décision algérienne dans la question syrienne est dictée par la volonté de respecter la position des peuples. Le peuple syrien est souverain et est maître de son destin. Le RND soutient la position officielle. L'Algérie a toujours fait preuve de lucidité et de clairvoyance.»
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Posté Le : 25/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N I
Source : www.lesoirdalgerie.com