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Portugal : La coalition au pouvoir cherche une sortie de crise



Portugal : La coalition au pouvoir cherche une sortie de crise
La coalition gouvernementale au pouvoir au Portugal a affiché sa volonté de surmonter la crise politique provoquée par la démission de deux ministres-clés, faisant craindre un échec de la politique d'austérité réclamée par ses partenaires européens et les marchés."La situation doit être clarifiée le plus vite possible", a demandé dans la matinée le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui a appelé au "sens des responsabilités" pour que les efforts accomplis par les Portugais, soumis à une sévère cure de rigueur depuis deux ans, ne soient pas "vains".
Le patron de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a lancé un appel semblable tandis que Berlin s'est dit "confiant" que le Portugal poursuivrait les réformes prévues en échange d'une aide internationale de 78 milliards d'euros accordée il y a deux ans.
Après la démission, lundi, du ministre des Finances, Vitor Gaspar, le chef de la diplomatie portugaise, Paulo Portas, a claqué la porte à son tour mardi en désaccord avec le choix de la remplaçante de M. Gaspar, l'ancienne secrétaire d'Etat au Trésor, Maria Luis Albuquerque.
Le Premier ministre Pedro Passos Coelho a refusé la démission de M. Portas, chef du petit parti conservateur CDS-PP et partenaire du Parti social-démocrate (PSD), afin de sauver la coalition de centre-droit au pouvoir depuis juin 2011.
Mercredi en fin de journée, M. Portas a été chargé par son parti d'entamer des négociations avec le Premier ministre afin qu'ils puissent "trouver ensemble une solution viable pour le gouvernement du Portugal".
Les deux autres ministres du CDS-PP au sein du gouvernement, en charge de l'Agriculture et de la Sécurité sociale, resteront en fonction en signe d'apaisement.
"Je suis convaincu qu'il sera possible de trouver, au sein de la coalition, les conditions nécessaires pour assurer la stabilité du gouvernement", avait assuré un peu plus tôt M. Passos Coelho, en déplacement à Berlin pour participer à une conférence sur l'emploi des jeunes.
Rassurer les européens
En Allemagne, il a tenté de rassurer ses partenaires européens. "J'ai eu l'occasion d'exprimer à tous les chefs d'Etat et de gouvernement ici présents ma confiance que nous serons capables au Portugal de surmonter ces difficultés politiques", a-t-il dit. M. Passos Coelho doit rencontrer jeudi le président conservateur Anibal Cavaco Silva, qui a déjà reçu mercredi Antonio José Seguro, chef du Parti socialiste, la principale formation de l'opposition. "Il doit y avoir des élections anticipées de préférence le même jour que les élections municipales", prévues fin septembre, a défendu M. Seguro à l'issue de l'entretien avec le chef de l'Etat, qui dispose du pouvoir de dissoudre le Parlement. "Le Portugal doit se doter d'un gouvernement solide, cohérent et qui respecte les engagements européens de l'Etat portugais", a-t-il ajouté au moment où des centaines de manifestants défilaient dans les rues de Lisbonne à l'appel du Parti communiste pour réclamer, eux aussi, la convocation d'élections.
Une hypothèse que le Premier ministre s'est efforcé d'écarter en affirmant que ses compatriotes redoutaient davantage le résultat incertain d'élections anticipées que la poursuite du programme de réformes et de rigueur.
Malgré les assurances apportées dès la veille au soir par M. Passos Coelho lors d'une déclaration à la nation, les marchés financiers ont été secoués par éventuel échec de la politique de rigueur que Lisbonne s'est engagé à mettre en oeuvre en échange d'une aide de 78 milliards d'euros accordée par l'Union européen et le Fonds monétaire international.
Les taux d'emprunt portugais à 10 ans sont passés au-dessus de 8% pour la première fois depuis novembre 2012, avant de redescendre, tandis que la Bourse a plongé de 5,31% à la clôture entraînant dans son sillage les principales places européennes.
"Les probabilités d'un deuxième plan de sauvetage augmentent", s'est inquiété l'économiste Paula Gonçalves alors que la "troïka" (UE-FMI-BCE) représentant les créanciers du pays doit entamer le 15 juillet prochain une nouvelle mission d'évaluation des réformes mises en 'uvre au Portugal, frappé par la récession et un chômage record.


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