Portugal - Espagne sera, quoi qu'il advienne, une demi-finale historique, ce soir à la Donbass Arena de Donetsk (20h45). L'histoire les a longtemps séparés. Le football a fini par les réunir. L'Espagne et le Portugal se défient aujourd'hui à la Donbass Arena de Donetsk en demi-finale du Championnat d'Europe. Un duel de frontaliers qui sera forcément historique. Avant même le coup d'envoi, c'est d'ores et déjà écrit. Quoi qu'il arrive aux hommes de Vicente Del Bosque, on se réveillera au lendemain du match avec la sensation bien réelle que rien ne sera plus jamais comme avant. Si l'Espagne gagne, elle deviendra la première équipe depuis la RFA de 1976 à disputer trois grandes finales en quatre ans et à être en mesure de réaliser le triplé Euro - Mondial - Euro. Si le Portugal l'emporte, il mettra fin à l'exceptionnelle hégémonie de la Roja et aura, pour la deuxième fois en huit ans, l'occasion d'ouvrir un palmarès toujours vierge. Pour éliminer l'Espagne et réussir ce dont personne n'a été capable depuis la France en 2006, le Portugal compte sur Cristiano Ronaldo, son homme providentiel. Ce même Ronaldo qui enchante l'Espagne tout au long de l'année avec le Real Madrid sera cette fois l'ennemi numéro un que nombre d'internationaux de la Roja connaissent par c'ur. L'Espagne aussi, Paulo Bento connaît plutôt bien. Cette sélection n'a plus de secret pour personne et, même si elle paraît marcher à l'économie, continue à jouer les cadors dans la cour. Personne ne lui résiste. Par la voix de son fier sélectionneur, le Portugal a juré qu'il ne baisserait pas la tête devant l'encombrant voisin. Le choc sera donc frontal. Donetsk et l'Europe n'attendent que ça.
Les chiffres : Avantage, la Roja
L'Espagne et le Portugal se sont déjà affrontés à 35 reprises dans leur histoire. L'avantage est espagnol puisque les Rouges ont battu 16 fois les Portugais, qui n'ont gagné qu'à six reprises. Le dernier match entre les deux équipes a vu le Portugal s'imposer 4-0 en novembre 2010, quelques mois seulement après la victoire des Espagnols en 8e de finale de la Coupe du monde (1-0). Des quatre demi-finalistes de l'Euro-2012, le Portugal est le seul à laisser le ballon plus souvent à l'adversaire qu'il ne l'a. Lors des quatre premières rencontres du Championnat d'Europe, les coéquipiers de Pepe ont eu le ballon 45 % du temps. L'Espagne trône loin devant avec 68 % de possession.
La clé : Del Bosque : «Contenir Ronaldo»
Vicente Del Bosque a indiqué, hier, vouloir contenir Ronaldo grâce à un marquage permanent réalisé par plusieurs joueurs. «Ronaldo est un joueur qui ne passe pas inaperçu. En plus, c'est un joueur de la Liga espagnole, qui joue dans un grand club, le Real. Quant aux moyens pour le freiner, le meilleur exemple, c'est le huitième de finale que nous avions livrée lors du précédent Mondial. Grâce à un marquage permanent réalisé par plusieurs joueurs, nous avions alors bien contenu Ronaldo. Nous ferons de même demain. Le Portugal est une équipe qui a pas mal changé. Je pense que sur le premier match, nous avions vraiment désactivé cette équipe du Portugal (victoire 1-0 en 8es du Mondial-2010). Pour ce qui est du 4-0 (défaite en amical en novembre 2010), ce jour-là, nous avions alors presque la même équipe que celle que nous aurons demain, à quelques joueurs près. Mais ce jour-là, notre équipe s'était montrée très vulnérable».
Bento : «On a notre identité»
«Il va falloir développer notre jeu. On veut avoir la possession du ballon. On sait qu'il y aura des moments où l'on pourra. D'autres, non. Mais on a de l'ambition et du courage. Il va falloir être patient également et imposer notre pression partout sur le terrain. Mais il ne faudra pas défendre tout le temps. On ne peut pas faire ça constamment devant le champion du monde et d'Europe. Ils ont des faiblesses aussi. Une deuxième grande finale est au bout pour le Portugal. On en est conscient et c'est pour cela qu'on a tant travaillé. Ils ont quelques points faibles, comme toutes les équipes. Le plus important sera de les trouver, de les analyser et de trouver la bonne stratégie. Ils n'ont plus perdu depuis la Suisse en 2010 en match officiel. Mais ils ont connu des difficultés contre l'Italie et la Croatie. Contre la France aussi, ils ne se sont pas créé beaucoup d'occasions. Mais nous ne regardons pas ce que les autres ont fait contre l'Espagne, on a notre identité.
Les bouchers : Ramos - Pepe : «Attaquants, à vos tibias !»
A eux deux, ils forment sans doute la meilleur charnière centrale du monde. Celle du genre à dégoûter les génies du Barça, qui s'y sont cassé les dents plus d'une fois cette saison. Pepe et Sergio Ramos, les deux bouchers du Real Madrid, s'affrontent mercredi soir en demi-finale de l'Euro. Et le duel risque d'être explosif. Pepe, défenseur rugueux, il a fait sa réputation sur quelques coups de sangs magistraux qui ont longtemps terni son image. Le joueur de Getafe, roué de coups de pied au sol, des crampons oubliés sur la main de Messi, les insultes répétées aux arbitres, qui lui ont valu deux matchs de suspension en 2012 sont des les marques de la personnalité du Portugais. Il peut péter les plombs à tout moment. Sergio Ramos, lui, est un spécialiste du retour au vestiaire avant le coup de sifflet final. Un chiffre' En seulement 221 matchs, il est devenu avec onze rouges le joueur le plus expulsé de l'histoire du Real Madrid, devant les 10 en 439 matchs de Fernando Hierro. Elégant d'apparence, Ramos est surtout un boucher de véritable nature, le genre à découper son quota de tibias dans une rencontre. Mais une chose est sûre, qui pourrait débloquer la situation ' Certainement les deux.
La performance : Casillas, cela fait
une éternité
Depuis 2006, Iker Casillas n'a plus encaissé le moindre but en match à élimination directe. Au Portugal de tenter sa chance. Zinedine Zidane était le dernier à le faire lorsqu'il avait marqué le troisième but des Bleus face aux Espagnols en huitième de finale de la Coupe du monde 2006. Depuis cette soirée, Iker Casillas n'est plus allé chercher un ballon au fond de ses filets quand la survie de la patrie était en jeu. De Vienne à Johannesburg, en passant par Donetsk, le portier du Real Madrid a vécu quelques soirées tranquilles, comme samedi dernier face aux Bleus, et connu quelques chaleurs également, face au Paraguay en 2010, match durant lequel il avait dû sortir un penalty de Cardozo. Et l'on ne parle pas de la finale face aux Pays-Bas et deux balles de titre mondial d'Arjen Robben. San Iker avait une nouvelle fois pris le dessus sur l'imprudent qui avait osé le défier. Si l'on fait les comptes, Iker Casillas en est à huit matches de suite à élimination directe - et deux prolongations incluses - sans but encaissé, soit 780 minutes.
Le duel : Piqué : «J'ai souvent bien marqué CR7»
Défenseur de la sélection espagnole et du FC Barcelone, Gérard Piqué sera au rendez-vous des demi-finales de l'Euro. Une occasion pour de nombreux joueurs du même championnat, la Liga, de s'affronter à nouveau. C'est même une habitude pour le défenseur catalan, qui sera opposé au Madrilène Cristiano Ronaldo pour la cinquième fois de la saison. «Déjà, il faut que vous vous sortiez de la tête que ce sera un duel Piqué-Cristiano Ronaldo. C'est un match entre l'Espagne et le Portugal, pas non plus entre le Real Madrid et Barcelone. La meilleure équipe ira en finale, et pas le meilleur joueur dans un duel d'individualités. C'est vrai que je l'ai souvent bien marqué. J'ai fait des bons matchs contre Cristiano Ronaldo, avec Barcelone ou l'équipe nationale, mais encore une fois, j'insiste que l'effort devra être collectif», a expliqué Piqué.
La polémique : Le Portugal fait confiance à l'arbitre
La nomination du Turc Cuneyt Cakir pour arbitrer Espagne-Portugal a fait débat dans les rangs portugais. Mais Bento n'entre pas dans ce jeu. L'homme, désigné par Angel Villar, président du Comité d'arbitrage de l'UEFA et de la fédération espagnole de football, et Senez Erzik, de nationalité turque et proche du Barça, n'a pas fait que des heureux au Portugal. Mais Paulo Bento a éteint toute polémique en conférence de presse : «Pour un match aussi important, je pense que la moindre des choses aurait été que l'UEFA choisisse un arbitre qui soit dans les meilleures conditions pour officier. Mais de notre côté, on doit se concentrer sur nos forces et nos valeurs».
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Posté Le : 27/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Info Soir
Source : www.infosoir.com