Algérie

Portrait : Zohra Gherram, centenaire et bien souriante !



Portrait : Zohra Gherram, centenaire et bien souriante !
Elle a fêté son 100e printemps jeudi dernier. Zohra Gherram, cette femme extraordinaire, garde encore une mémoire presque intacte et des jambes encore solides qui lui donnent son autonomie et de la force pour souffler sa 100e bougie.


«Quand j’ai débarqué au port du Havre (France) avec mes six enfants et vu le ‘paradis’ que mon mari m’a promis, j’ai failli m’évanouir. Un flot de souvenirs de ma belle petite ville natale que j’ai quittée à contrecœur déferlait dans ma tête encore brouillée par le bruissement des vagues et le ronronnement des moteurs et je n’ai pu retenir mes larmes».

La scène remonte à presque 70 ans, mais Zohra la raconte, avec le sourire, au moindre détail, comme si cela datait d’il y a une semaine. Zohra Gherram est née le 24 mai 1918 à Ghazaouet.

Elle est mère de 12 enfants, 6 nés en Algérie et 6 en France. De ce côté-là, Zohra fait la part des choses. Elle est grand-mère de 41 enfants, arrière-grand-mère de 57 enfants et arrière-arrière-grand-mère de 5 enfants. Quand elle était arrivée en 1950 au Havre, la ville que son mari lui avait décrite, telle une carte postale, elle découvrit une ville en ruine. Mais elle ne pouvait faire marche arrière, son père lui avait ordonné de suivre son mari.

Elle sourit en évoquant cela. Certainement, des souvenirs nostalgiques et tendres qu’elle garde en secret, ont surgi dans sa mémoire. Son sourire s’efface un bref instant puis réapparaît dans toute sa splendeur pour illuminer son visage, naturellement marqué par le temps mais sur lequel les traits de beauté sont encore visibles. Sur les vieilles photos que son fils Fawzi nous a montrées, elle semblait aussi très heureuse au milieu de ses 12 enfants. Elle garde toujours ce grand sourire et des yeux pétillants de douceur. Cette femme est alerte, tous ses souvenirs sont encore très vivaces dans sa mémoire. Elle y pense, elle en parle avec beaucoup de fierté.

C’est une femme extraordinaire qui respire la bonté et la générosité. «Au Havre, tout le monde l’appelle ‘‘ma mère’’», révèle son fils fawzi. C’est sans doute parce qu’elle est, comme la décrivent ses proches, très serviable, généreuse et aimable qu’elle jouit de l’estime de tous ceux qui l’ont connue, ceux qui un jour ont poussé sa porte pour solliciter un coup de main dans les moments difficiles. «Sa maison était toujours ouverte aux compatriotes qui débarquaient pour la première fois au Havre et Dieu sait s’ils étaient nombreux», témoigne Fawzi. Elle partageait avec eux tout ce qu’elle possédait.

Ceux qui, à un moment difficile de leur vie, ont trouvé refuge dans son humble demeure, lui sont toujours reconnaissants. Ils l’ont exprimé admirablement à travers leur témoignage recueilli dans le documentaire Anges et démons de la cité. Aujourd’hui, du haut de ses 100 ans, Zohra regarde son entourage avec autant d’amour et d’affection et toujours ce sourire éternel qui rayonne sur son visage.




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