Algérie

...PORTRAIT... Turin : ses librairies, ses cafés, son salon du livre...



...PORTRAIT... Turin : ses librairies, ses cafés, son salon du livre...
Torino, petit taureau qui vous prend à la gorge pour ne plus vous lâcher. A la via Garibaldi, via Po, via Roma, via Vittorio Emmanuel, ses quatre artères qui l'irriguent, il y a plus de librairies que dans n'importe quelle ville au monde. A chaque mètre, ou presque, on tombe sur une librairie, sur un bouquiniste et sur mille lecteurs érudits qui donnent le change au libraire. Tout est culture à Turin. On sort d'une librairie, on tombe, façon de parler seulement, sur un théâtre qui joue, entre autres, 'L'Italienne à Alger", un drame de Gioachino Rossini. On a été tenté d'y jeter un coup d''il juste pour voir de quoi il retourne. Dame, une Italienne à Alger, on aimerait la suivre dans ses pérégrinations pour voir combien de c'urs d'Algérois elle a brûlé. Mais la barrière de la langue nous a bloqués. Tutto bene. On quitte le théâtre et nous voilà au théâtre de la vie : des cafés historiques uniques qui ressemblent à des musées. Voici le Fiorio qui a accueilli Cavour, l'un des pères de l'unité italienne, et surtout le génial Nietzsche. Je me suis assis dans la salle dorée à la place où il aimait écrire et réfléchir. J'espérais retrouver un peu de son génie. Un café et une délicieuse pâtisserie plus tard, je me suis retrouvé dans la rue cherchant de l''il un cheval à enlacer et à embrasser. Comme l'a fait Nietzsche à quelques mètres du café Fiorio le 3 janvier 1889. A défaut de génie, j'ai eu le grain de folie du philosophe allemand. Quelle folie ai-je faite ' J'ai acheté 6 livres en italien, langue que je ne comprends pas ! Où que l'on soit à Turin, le Salon international du livre est présent. Partout ses affiches sont placardées : dans les rues, les devantures des magasins, les arcades. Et nous voilà au Lingato où se tient le salon. Ce qui frappe d'emblée, c'est l'air de fête. Tout est rire et sourire dans un espace lumineux où les écrivains sont en vedette et les éditeurs à la fête. Par le nombre de visiteurs, 300 000, il est l'un des plus importants en Europe, mais par l'animation et la joie de vivre qui s'y dégage il est sans aucun doute le premier. Des écoliers qui dansent des airs d'opéra, des lycéens qui chantent, des acteurs qui lisent à haute voix des passages de livres, et tant d'autres participants contribuent à donner un air festif au salon. J'ai tenu une conférence devant un auditoire attentif. Présenté gentiment mais pertinemment par mon ami Amara Lakhous, un écrivain connu et admiré en Italie, qui m'a posé les questions les plus délicates sur Camus nel narghilè, j'ai essayé de donner l'image la plus positive de mon pays. A la fin de la conférence, j'ai sacrifié au rituel de la séance dédicace. Nombre de personnes m'ont confié, avec le sourire, qu'elles avaient hâte de connaître cette Algérie 'plus belle de l'intérieur que de l'extérieur, faute de promotion", pour reprendre, qu'on m'excuse, une mienne expression. Turin ' Ti amo.
H. G.
hagrine@gmail.com
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