Algérie

Portrait. Rym Takoucht (comédienne) : Self-made-woman



Elle est jeune, talentueuse et affiche une grande passion, voire une ambition pour le 4e art, les petit et grand écrans. Elle s’appelle Rym Takoucht. Elle est comédienne.

Elle fait sont petit « bonne femme » de chemin, sûrement ! Et sait où elle va. Rym Takoucht est cette actrice ayant crevé le petit écran dans le feuilleton TV Hanane Imaraâ ( affection d’une femme) de Messaoud El Ayeb en 2001 et de surcroît, elle avait été nominée pour le Fennec d’Or aux côtés de Farida Saboundji et Dalila H’lilou. Déjà son pedigree lyrique commence à avoir une épaisseur professionnelle. Celui d’une self made woman. Après avoir suivi le cursus artistique de l’INADC de Bordj El Kiffan, elle s’est assignée une discipline d’airain en se faisant des « dents » et preuves (pour ne pas dire épreuves) dans des films comme Thé d’Ania de Saïd Ould Khlifa en donnant la réplique à Djamel Allem et Rachid Farès, Dhil El Wouroud, un autre feuilleton (la suite de Hanane Imraâ) de Messaoud El Ayeb, Nass M’lah City 3 de Djaâfar Gacem et Sid Ahmed Guenaoui (dans les épisodes L’avion, Mona Lisa, La grève...) et Babor D’zaïr de Merzak Allouache. Cependant, Rym Takoucht se veut être une comédienne entière au caractère trempé. Sa grande passion demeure et reste le théâtre. Aussi, a-t-elle joué dans des pièces telles que La nuit du doute de Arezki Metref produite par la Compagnie de la Courneuve de Dominique Brodin, le montage poétique de Aït Menguellet à l’Institut du monde arabe (IMA) de Paris, Le cadavre encerclé de Kateb Yacine avec lequel elle se verra recevoir le premier prix d’interprétation en Allemagne, Tartuffe de Molière, Ubu Roi d’Alfred Jarry, El Moudja dont ses comparses étaient Mustapha Ayad et Sonia ou encore des spectacles pour enfants. Ainsi qu’un monologue intitulé Zbida Zeff. Son actualité ? C’est l’avant-première du film Vivantes réalisé par Saïd Ould Khlifa et produit par Nadia Cheradi (mardi 20 février à 19h, à la salle Ibn Zeydoun, Riadh El Feth, Alger) et où Rym Takoucht tient le premier rôle. Il s’agit d’un film adapté de faits réels en 2001, à El Haïcha, à Hassi Messaoud, dans le Sud algérien où des femmes ont vécu l’horreur, une nuit du vendredi 13 juillet 2001, lorsque des groupes de jeunes ont envahi leur maison pour les violer, les torturer, pour certaines, les enterrer vivantes. Un drame inhumain ! Eh bien Rym incarne le rôle de l’une de ces victimes, Selma. « Ce rôle est poignant. Celui d’une victime expiatoire. Je constate que la femme est toujours cette victime désignée quoi qu’elle fasse. J’ai rencontré, récemment, une de ces femmes agressées d’El Haïcha. Le jour où l’on a tourné la scène de l’agression, j’étais affligée et j’ai pleuré. La scène était forte et intense. Je me suis dit : Cela, ce n’est qu’un film, qu’est-ce qu’aurait été la réalité ? J’ai vraiment senti et éprouvé cette souffrance lancinante meurtrissant leur chair. Une scène dure ! Je l’ai vécue comme une réalité. C’est une seconde souffrance par rapport à la société, la famille, le machisme, l’obscurantisme, l’intolérance... » Par ailleurs, Rym Takoucht est très exigeante quant au choix des scénarios : « Il faut que je sente le texte. Je veux rester crédible. Je veux apprendre. J’ai besoin d’évoluer... Et les artistes n’ont pas de statut, et il faut ouvrir des boîtes de communications privées gérées par des professionnels, du métier. C’est très important pour faire changer les choses. » Côté projets, Rym Takoucht, prépare un one woman show Tah Rah. Sa force tranquille, elle la puise du sport (ancienne championne de natation au Mouloudia d’Alger) et de la mélomanie andalouse (elle a fait le Conservatoire). Bref, c’est une vraie pile Wonder... woman !


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