Algérie

...PORTRAIT... Monsieur H



...PORTRAIT... Monsieur H
Il parle à voix basse pour n'être compris par personne. Suscitant du coup leur attention. Un peu à la Marlon Brando. Mais un Marlon Brando sur le déclin, ventripotent et à bout de souffle. Et quand il parle à voix haute, on s'écrie : il eut mieux valu qu'il marmonne. Ainsi, on aurait évité d'entendre des insanités. Il parle en érudit de choses qui ne font pas partie de l'histoire, mais de ses coulisses, de son écume. Pour vous mettre plein la vue, il étale des pistes inédites qui relèvent du psychologisme. Parle-t-on des possédés de Dostoïevski et il vous lance que la pédophilie du personnage du roman est en fait autobiographique : Dostoïevski était amateur de garçons ! Là vous restez rêveur. Vous n'avez pas encore reprit tous vos esprits qu'il vous assène en se pinçant le nez, la puanteur indisposante de Tolstoï comme s'il avait vécu avec lui. Vous voulez une source, vous êtes sceptique, et le voilà plissant sa bouche dans un sourire édenté pour vous citer le journal de Sophie, la femme du Tolstoï. Vous parlez de Victor Hugo, il fait la moue. Panique. Qu'avez-vous dit de si déplacé ' Vous vous voulez comprendre. Il baille. Quoi le père Victor est-il si subversif ' Est-il contre le Polisario et pour le Maroc ' Non. Hugo était cocu, sa femme Adèle le trompait avec l'affreusement génial St Beuve qui lui taillait des croupières. Vous êtes tenté de répondre que ça ne change rien au génie de l'écrivain et qu'à la limite c'est poussière tout ça. Gardez-vous. Il répondra d'un air docte que l'écrivain doit être un mâle dominant. Vous allez prétendre, sur la base de vos lectures, que ce n'est point une règle en pensant à Proust et à Gide, invertis notoires à l'indolence proverbiale qu'il citera d'une manière qui n'admet point de réplique Hemingway et Simenon qui considéraient les femmes comme des amuse-gueules. Camus ' Il n'aime pas Camus. Parce qu'il n'a pas été pour l'indépendance de l'Algérie ' Tu parles. Non. Plus prosaïquement parce qu'il se tapait toutes les femmes de ses amis. "Il n'est pas redjla kho", voilà la source du rejet de notre érudit. C'est l'histoire revue par le trou de la serrure. Et les Algériens, Dib, Mammeri, Kateb et Sénac ' Le premier a choisi la France à l'indépendance, le second était d'une piété si remarquable qu'il ne ratait aucune prière, quant au troisième, c'était un vrai artiste mort comme les artistes : dans le dénuement le plus total. Enfin du quatrième il ne retiendra que son homosexualité. Quant aux écrivains algériens contemporains, pouah ! Il se bouche le nez : une horreur. Ce sont des journalistes ! M. H. n'a besoin d'être aimé par personne. Si, par son maître qui lui donne quelques bonbons qu'il suce avec volupté...H. G.
hagrine@gmail.com
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