Algérie

...PORTRAIT... Mohamed Hamdi


Les responsables dans la presse à qui je dois quelque chose se comptent sur les doigts d'une seule main. Gauche, droite ' Peu importe. Les doigts du c'ur si ça vous va. Parmi eux, un méconnu : Mohamed Hamdi. Je l'ai connu alors qu'il était directeur de rédaction de la grande équipe de Révolution africaine, qui avait comme directeur Zoubir Zemzoum, conseiller Bachir Rezzoug, rédacteurs en chef Kheireddine Ameyar, Zoubir Souissi et Abdou B. pour ne citer que ceux-là. Si Bachir, Kheireddine et Abdou étaient ce qu'on pourrait appeler des artistes dans le sens où ils pouvaient passer la journée à deviser sur un concept, une idée ou même un beau match de football, Mohamed Hamdi avait des préoccupations beaucoup plus terre à terre : faire marcher une rédaction constituée d'individualités de talent pour produire un magazine de très bonne facture. Conséquence : il était toujours derrière les journalistes, bousculant les uns, poussant les autres. Il avait en horreur les glandeurs et les frimeurs qui se cachaient derrière l'alibi du talent pour ne rien produire. Pour lui, le meilleur journaliste est celui qui ramène sa copie à l'heure et non la belle plume virtuelle. A cause de son intransigeance, il n'était pas très populaire. La popularité, il n'en avait rien à cirer, ce qui l'intéressait c'était le boulot, point. Qu'on l'aime ou pas, peu importe. Et même si certains journalistes le boudaient, sans doute pour qu'il les laisse en paix, lui ne boudait personne. Tu veux avoir la paix ' Simple : tu fais ton boulot. Sinon, tu auras affaire à lui. C'était un épouvantail qui faisait du bien au journal. Tous les jeunes sans grade s'entendaient bien avec Hamdi, car sa porte était toujours ouverte pour eux. Il aimait les laborieux, les bosseurs, les lève-tôt. C'était sa définition de l'artiste. Après l'ouverture démocratique, il fut DG de l'APS, et puis je le perdis de vue jusqu'au mois de septembre 2001 où on s'est rencontrés du côté de Ben Aknoun. Il n'était plus dans la presse, il ne semblait pas rouler sur l'or, mais il avait toujours son dynamisme, son sourire et son regard lucide sur les êtres. J'étais content de le voir. Plus tard, il deviendra directeur de communication d'une entreprise assez importante. Et puis l'incroyable et surprenante nouvelle de sa mort alors qu'il avait juste dépassé la soixantaine. J'ai eu du chagrin. Ce n'était pas seulement un grand frère que je perdais, mais une école où on enseignait la droiture, le sérieux et la rigueur dans le journalisme.
H. G.
hagrine@gmail.com
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