Portrait du Maître Abdelghani Bouchiba

(1903-1957). Figure du hawzi. Originaire de Constantine où il existe encore un quartier dans la haute ville portant le nom de Sabatcel Bouchibi et où son cousin Mouloud et ses petits cousins y habitent toujours. Abdelghani était né à Constantine et il s’installa très jeune à Alger avec son père Salah qui avait à l’époque deux magasins de chaussures de style arabe. : L’un Rue Médée, l’autre Rue Randon. L’artiste habitait avec ses parents à la Rampe Vallée. En 1923, il a été appelé à faire son service militaire dans la marine. Après sa démobilisation, il a travaillé dans les tabacs eux ETS Azoulay puis chez JOB, d’abord comme mécanicien et ensuite comme conducteur des machines. C’est à cette époque qu’il commence à s’intéresser à la musique. Ses premières armes du métier furent celles reçues d’abord du maître Mustapha Nador avec qui il a travaillé un temps assez court au banjo-ténor, mais c’est surtout dans le quartier « El Koudia », à la Casbah qu’il a eu le temps de s’initier chez l’autre musicien, Lounès Kamissa qui tenait en même temps une gargote fréquentée par les fils de la Casbah. En 1926, on retrouve Bouchiba et son orchestre composé de Si Moh Rabia (au banjo-ténor), Hadj Abderrahmane Guechoud (cénitra) et tantot Dahmane dit Ghouidi, tantot Hmida comme tambourineurs. Après un début dans le genre Medh Chaâbi, peu à peu il opta pour el Aroubi. Ce qui suscita l’admiration des gens du « fahs » (le sahel) où il occupait une place de choix. Bouchiba s’instruisit à l’école Brahim Fatah en arabe et en français sous la direction de Maître Fath lui-même à El Koudia. Dans les années 30, il devint très sollicité dans son travail sérieux et régulier. Ses chansons Mahl El Djoudi, Ya DOukar Edjanani, Sbouhi furent de véritables succès. Le 5 janvier 1957, vers 19 heures, Bouchiba tombait sous les balles de la main rouge, une organisation terroriste relevant des services secrets français. Il repose au cimetière d’el Kettar, sur les hauteurs d’Alger.