(Né en 1914). Maître de la musique classique algérienne. Cheikh Rédouane, de son vrai prénom Ahmed, est né à Tlemcen. Le nom de ce grand musicien est lié à un certain passé de la musique classique algérienne. Il fit partie très jeune de l’orchestre de son père Hadj Larbi Bensari. Il fut d’abord initié à la mandoline, puis au violon où il excellait. Il se perfectionna dès son jeune dans l’interprétation des Istikhbar et des Mouwacheh sur le mode oriental. Très doué dans la chanson, il finit par diriger à dix ans l’orchestre de son père. Il fut alors sollicité pour des enregistrements aux éditions « Pathé ». Sa réputation se répandit très vite au-delà de sa ville natale. Il fut même invité à animer plusieurs soirées au Maroc. Grâce à sa voix pure et mélodieuse, l’orchestre connut un nouveau souffle. Le vieux maître en était fier, Tlemcen également. Les enregistrements qu’il réalisa dès l’année 1924 traduisaient sa grande maîtrise de l’art. Par la force de se s qualités musicales, il donna une nouvelle dimension à la chanson maghrébine. Les mélomanes reconnaissaient à juste titre à ce musicien un certain génie dans la chanson classique arabe. Personne mieux que lui, diront les connaisseurs avertis, n’a exprimé avec autant de talent les vieille mélodies andalouses. Sa personnalité de musicien s’affirma d’avantage encore lors des tournées qu’il effectua au Moyen-Orient, en Turquie, en France et à travers les pays du Maghreb. Il figure parmi l’orchestre qui représenta l’Algérie en 1932 au Caire, puis en 1934 à Fes au Congés International sur la musique arabe. Au Caire, Oum Keltoum fut émerveillée par sa voix. Le directeur du Conservatoire cairote le sollicita à demeurer en Egypte afin de lui assurer une carrière dans le Machreq mais son père s’y opposa. A Fes, il avait connu les grands ténors de la musique Tarab et Gharnata dont le grand Omar Djaidi. Sous la férule de son père, il a appris une grande partie du riche patrimoine de cette musique. Il s’est également initié aux règles classiques d’interprétation. Toutefois, tout n’allait pas bien entre le père et le fils. En 1943, Redouane préférant voler de ses propres ailes décida de quitter l’orchestre paternel afin de constituer un groupe propre à lui et fit appel à Ghaouti Benzaki, ancien enseignant de la troupe de la Slam, les deux cousins Benmansour et Kelaidji. Son départ vers le Maroc en 1958, pour des raisons qui restent ambigües, a été profondément ressenti par les Tlemceniens. Cette séparation est évoquée dans le milieu musical comme un évènement majeur, car Redouane pouvait à la force de l’âge donner plus encore à la chanson andalouse.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/10/2011
Posté par : musiquealgerie
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens.