Portrait de Kheir Bekakchi

(Né en 1950). Interprète de la chanson sétifienne. En 1969, le festival de la chanson populaire révèle à l’Algérie profonde la richesse d’un patrimoine culturel que les rudes paysans des hauts-Plateaux ont su transmettre à des générations en quête d’identité : Kheir Bekakchi et Abdelghani Tchier, entre autres, allaient devenir les messagers de toute une région. Né à Sétif, Kheir sera le premier à savoir harmoniser le « sraoui »pur, les ballades langoureuses et le « rythme ’n blues » chaleureux. Sollicité de partout, son meilleur souvenir reste la soirée qu’il anima en 1973 à Bab el Kantara, un quartier populaire de Constantine et au cours de laquelle il fut pris sous le charme de celle qui allait devenir sa femme. Constantine l’adopte alors et il la lui rend à travers ses chansons où la ville et ses saints occupent une place de choix. Ses chansons « Zâaf babor el Ghorba », « Saha ya Saha » et « Baouni Barkhiss ouana Ghali » sont un cri sortit des tripes contre le mépris et l’injustice, il chante la nostalgie, « le monde qui ne comprend pas » et il a l’enthousiasme de ceux qui ont le feu sacré. Avec lui, le « sraoui » tient son pus beau barde.