Algérie

Portrait de Hachemi Bensmir



Portrait de Hachemi Bensmir
(1877-1938). Maître du genre Baladi. Né à Oran vers 1877, au 4 de la rue Montagnac, à quelques pas de Sbalet Ettolba, à Mdina Jdida. Issu d’une famille relativement aisée originaire d’Oran, Cheikh Bensmir, dont le père Bouziane était marchand de bestiaux, apprit le Coran auprès de Si Mustapha Bencherif, un Imam de Sidi El Houari. Accompagné de Gsassbiyas, de flûtistes réputés comme le virtuose Ben Abed, ou le subtil Cheikh Rabeh de Leftas, de bencherbali, Bouameur ou de Ould Laid, Cheikh était l’un des maîtres incontestés du genre baladi, apportant son empreinte, sa couleur oranaise. Il fut l’ami du grand Mohamed Ould Menouer, originaire des Douairs (Tafraoui) et l’auteur, entre autres, de Khaif Kheira Tensani. Ould Menouer, dont le frère Abdelkader était un parolier très doué, enregistra notamment en Allemagne, accompagné de flûtistes de talent comme El Kouider Benzerma. Il fut aussi l’ami des Cheikh Abdelkader Douz, Charef Bedani et benaouda Belkadi, le chanteur des Zmalas. Fier, orgueilleux, il n’a jamais enregistré de disques, car il estimait hélas, que le disque ne faisait que galvauder ses paroles, son verbe. Longtemps, il en voudra à Cheikh Bouras d’avoir enregistré sans son consentement « bya Dek El Mor ». Familier du café Figuigui, situé rue du Figuier, face à l’école maternelle Pasteur, à Mdina Jdida, où le célèbre café Bessahraoui accueillai_t tous ceux qui comptaient dans le monde difficile du Melhoun et même de la chanson moderne, bensmir avait pour disciples Larbi Fouguali, un employé de la compagne du gaz Lebon, Belkacem Belhalfaoui, poète et cordonnier de son état, Ahmed El Gualmi, Boutaïba et Mohamed Ould Djelloul. Vivant de son art, chanteur purement oranais, avec son Kalh , son burnous, son éventail avec lequel il battait la mesure, Bensmir, qui se produisait le plus souvent dans les mariages, avait un style qui lui était propre et qui lui attirait un très large public. Plus tard, en 1963-1964, le dramaturge Ould Abderrahmane Kaki empruntera un extrait de Byia Dek El Mor pour sa pièce Diwan el Garagouz, extrait repris de la chanson de Blaoui. Blaoui qui enregistrera d’autres textes du Cheikh comme Jar Hobek, etc. Les frères Bensmir, Mustapha, Abdelkader, Kadouri et Missoum interprèteront également les œuvres de leur père. Bensmir mourra subitement le 22 juin 1938, dans son haouch de la rue Montagnac, près de Sbalet Ettolba, de l’ex-place Daouadji appelée ainsi parce qu’elle abritait la Zaouia du Cheikh Benfeghoul et que plus bas, à une centaine de mètres de là, Jamaâ Echrifiya hébergeait des tolbas. Une mosquée construite à la fin du siècle dernier par Mme Cherifa Ould Kadi, veuve d’un très riche propriétaire terrien et belle-mère de Mme Halima Ould Kadi plus connue sous le nom de Caïda Halima et dont le père Ziani Benyouvef écrivit le fameux « Dalil el Haïrane ».


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