Portrait de Djura

(Né en 1952). Interprète, poétesse, cinéaste et compositeur. Née à Iftigha, Djura de son vrai nom Djouhra Abouda forme en France avec ses deux sœurs, Fatima et Aldjia, l’ensemble Djurdjura –avec six musiciens- dont le chef d’orchestre est le talentueux Boudjemia Merzak. Au commencement était Djouhra. Au commencement était la kabylie. Puis l’exil. Puis le déclic, avec le retour au pays à l’âge de dix-sept ans. Djouhra a écrit pratiquement tous les poèmes et la musique des chansons qu’interprète le groupe. Hadjera Oubachir, poétesse et Mohia, poète et traducteur des œuvres de Brecht en kabyle, ont collaboré avec elle. Son premier disque sort en 1979 aux éditions Kondo-Râ. Elle chante les problèmes que posent l’émigration et le poids des traditions. En 1976, elle réalise un film avec son ami Olivier sur l’émigration intitulé Ali au pays des merveilles, qu’elle présente à la cinémathèque d’Alger. En cherchant une musique pour son film, elle rencontre un breton, Hervé qui deviendra son mari. En 1991, elle signe un roman autobiographique qui fut un succès commercial, « Le voile du silence » a été vendu à plus de 200.000 exemplaires. Après ce succès, elle donne un témoignage-essai sur les femmes algériennes, intitulé : La saison des narcisses. (ed. Michel Lafond, 1993, 233 p).