Portrait de Abdelkader meksa

(1954-1988). Interprète et conteur.
Né le 4 juin 1954 à Mira (Bejaïa), il grandit à Blida et vint à la chanson à Alger. Il fut l’un des pionniers du renouvellement de la chanson algérienne, dans les années 70. Aux cotés d’Idir, Imazighen Imoula, Djamel Allam, Inasliyen, il imprimera au mouvement son empreinte personnelle. Meksa s’est d’avantage ressourcé aux racines de la poésie et de la chanson populaires. Ses compositions, ses mélodies, ses arrangements donnent du volume à la chanson dont la ligne mélodique n’emprunte guère des chemins étroits. Sa voix reste originale dans le paysage musical algérien. Une voix à l’accent algérois qui charrie les douleurs, les espérances et les interrogations de l’artiste. Meksa, informaticien de formation, embrasse la carrière de chanteur par passion en 1975. Il n’avait que 21 ans, lorsqu’il enregistra son premier album « Lundja », légende de la très belle fille de l’ogresse de Tafsut (Le printemps) ou comment était célébrée cette saison jadis. Une année après, en 1976, il part en France où il sort l’album Assif (Rivière) qui contient Anzar (la pluie)… Trois ans plus tard, en 1979,il revint avec un deuxième album dont les arrangements sont plus sophistiqués . Les morceaux constituent une galerie de contes. La tournée qu’il effectue durant l’été de 1979 (on se souviendra du très beau concert à la salle Atlas) le consacre. Mais il ne reviendra plus. Il sortit en 1980 un troisième album tout aussi méticuleux que le précédent. Il donne un récital, l’unique en Algérie au TNA. Deux années plus tard (1982), il divorce avec la chanson et le spectacle alors qu’il n’avait que 28 ans. Il fallait attendre six ans plus tard en 1988, pour voir sortir la dernière cassette de Meksa, un dernier conte, Amghar Azemni , produit quelques mois avant sa mort survenue le dimanche 30 octobre1988 à Créteil, dans la banlieue parisienne, suite à un accident de la circulation. Il fut enterré à Bordj Mira (Bejaïa) son village natal.