Portrait d'une femme au coeur de la formation professionnelle

Mme Doumi Bakhouche Lakri est directrice du centre de formation professionnelle 3 à Bordj Bou-Arréridj. Cette dame issue de l'enseignement, ancienne professeure, occupe ce poste depuis 2006 après avoir été chargée du projet de CFPA 3 en 2004.
Elle est issue de la promotion d'enseignants du 8 mars 1976. Elle a effectué ses premiers pas dans la profession comme PEP, ensuite surveillante générale, ATPA et en 2004 chargé du projet du CFPA3 et depuis 2006 directrice du même centre. A la question comment conciliez-vous vie professionnelle et familiale ' Elle répond : «C'est une question d'organisation, il faut juste un temps pour chaque chose (amis, boulot, famille, études) pour trouver que ce n'est pas très différent de l'époque des études' A part, bien sûr, l'argent qu'on est contraint de ramener à la maison pour gérer toutes les charges.» En tant que femme, elle ne rencontre pas de difficultés sur le terrain, elle évite de s'enfermer dans les stéréotypes. Pour Mme Lakri, on n'est que le produit de ce qu'on désire être, les difficultés sont plus liées à notre foi dans ce qu'on veut faire. En dehors de la formation professionnelle, Mme Doumi s'occupe des enfants, car elle est maman et c'est un boulot à plein temps qu'elle trouve très excitant et émouvant même si elle avoue que c'est très fatigant, surtout que les enfants grandissent vite et exigent beaucoup. Côté défauts, elle e a la fâcheuse tendance à tout prendre à c'ur. Ses passions sont la formation professionnelle, la maison et ses enfants. «Le temps d'une seconde a quelque chose de magique», déclare-t-elle. L'écriture la passionne aussi et bien évidement la pédagogie sous toutes ses formes. Elle songe depuis quelque temps à s'y mettre plus sérieusement. Elle n'est d'ailleurs pas femme à tergiverser devant un défi. Actuellement, elle dirige ce centre de formation professionnelle 3 à Bordj Bou Arreridj. Depuis 2005 jusqu'à la rentrée d'octobre 2011, le centre a formé pas moins de 630 diplômés en résidentiel et 1 026 autres en apprentissage. Pour cette rentrée octobre 2011, le centre compte 175 stagiaires en formation résidentielle, 564 en apprentissage, 70 femmes au foyer et 3 en formation continue. Quant aux secrets de sa réussite, « il s'agit, selon elle, avant tout de travail, ce qui, bien sûr, est une généralité. Mais malheureusement, à notre époque, beaucoup de personnes perdent cette valeur essentielle. Plus ils sont jeunes et plus ils veulent arriver vite et sans rien donner, sans effort. J'ai beaucoup évolué entourée par des professionnels de 50-60 ans, je les remercie aujourd'hui parce qu'ils m'ont vraiment tirée vers le haut. Pour moi, cela n'a jamais été uniquement un travail. C'est bien plus que cela. C'est une passion. Il y a des moments, à certaines périodes de sa carrière, où il faut tout donner, mettre un coup de collier. Il faut d'abord donner pour être récompensé après.» Lorsqu'on lui demande ce qu'elle dirait à une jeune femme ou à un jeune homme qui voudrait épouser le monde de la formation professionnelle, elle répond sans hésitation : «Viser l'excellence pour être a minima juste bon ; montrer l'exemple (elle même a cette culture de l'entraide) ; foncer, ne pas avoir peur de ses opinions, ne jamais faire de compromis, être fidèle à soi-même.» Tous ces conseils sont quelques exemples des leitmotivs de cette femme d'un naturel exceptionnel qui se remet sans cesse en question malgré les sommets qu'elle a su atteindre.