Le chanteur kabyle Akli D. animera un concert en plein air à Colombes, une banlieue populaire de Paris. Ce sera ce dimanche 5 septembre au soir et c'est gratuit.L'un des auteurs-compositeurs-interprètes les plus adulés en Kabylie, Akli D. sera sur scène le 5 septembre prochain à partir de 17h sur le parvis des droits de l'Homme à Colombes, une banlieue proche de Paris, où l'entrée sera libre sous condition d'un pass sanitaire.
Intitulé «Kabyle afro-beat», le spectacle sera le premier animé par le chanteur après deux ans d'inactivité due à la suspension des activités artistiques en France en raison de la pandémie de Covid-19.
Depuis une vingtaine d'années, Akli D. figure parmi les chanteurs kabyles les plus créatifs et les plus exigeants. Il fait partie d'une nouvelle génération qui a insufflé une vie nouvelle à la musique berbère, à l'instar de Cheikh Sidi Bémol, Ali Amran, Mourad Zimu, Iness Mazal, Lvachir, Mucat, etc. Par leurs différents styles, leurs métissages, leur recherche musicale élaborée et leur poétique exigeante, ils ont su moderniser et donner un second souffle à un répertoire qui peinait à se réinventer.
Akli D., originaire de Draâ El Mizane, est issu d'une famille d'artistes, notamment sa mère qui interprétait des chants spirituels kabyles. Très jeune, il tutoie la guitare et chante pour la première fois à l'âge de 13 ans à un concert au lycée. À la fois féru du répertoire kabyle classique (El Hasnaoui, Slimane, Azem, Idir et Aït Menguellet), et passionné de «protest-song», de rock, de reggae et de blues, il en concevra un style singulier et rare.
Au début des années 1980, alors que la répression contre le mouvement culturel berbère et le racisme d'Etat battent leur plein, il s'installe à Paris et commence sa carrière comme musicien de rue et de métro. La Ghorba (L'exil) deviendra très vite l'un des leitmotivs de sa poésie. Menant une vie précaire, ses chansons lui permettant à peine de gagner de quoi se nourrir, Akli D. est déterminé à poursuivre son aventure artistique parisienne jusqu'à ce qu'une rencontre providentielle lui permette de sortir vers la lumière. Une mécène américaine lui donne l'occasion de s'envoler vers les Etats-Unis où il parviendra aisément à fasciner un public très peu habitué aux sonorités berbères ; puis il transhume vers l'Irlande où il se passionne naturellement pour les convergences entre musique celtique et berbère. De retour à Paris, il devient familier des milieux underground et rencontre Manu Chao ainsi que d'autres artistes mondiaux avec lesquels il partagera plusieurs scènes.
Son premier album Anfas Trankil révèle à la critique et au public kabylophone un «alien» de la chanson, tant on y découvre un style inédit, brassant avec maestria les sonorités algériennes avec d'autres moins revisitées chez-nous (folk, reggae, country, manouche, etc.)
Sa musique complexe et exigeante donne ainsi de l'épaisseur à des textes souvent engagés non seulement sur les questions locales mais internationales, à l'exemple de Good Morning Tchetchenia dénonçant la guerre dans cette région, Malik dédiée à la mémoire de Malik Oussekine victime d'un meurtre raciste en France, Salam prêchant la paix et le dialogue des religions, etc.
Auteur-compositeur-interprète accompli, mais aussi bête de scène et show-man tonitruant, Akli D. vient souvent animer des concerts en Algérie, notamment en Kabylie et dans le Sud. Il s'engage par ailleurs dans plusieurs actions caritatives.
S. H.
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Posté Le : 31/08/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Sarah Haidar
Source : www.lesoirdalgerie.com