Algérie

Portrait d'Abderrezzak Fakhardji



(1911-1984). Maître de la musique classique algérienne.
Abderrezzak Fakhardji fut un grand maître dont la renommée dépasse les frontières nationales. En brillant pédagogue il forma trois générations d’élèves et jouera un rôle éminent dans la sauvegarde du riche patrimoine arabo-andalou. Né à Alger dans une famille de mélomanes, il s’initia très jeune à l’âge de huit ans au contact de ses deux frères ainés, Hamidou et Mohamed tout les deux membres de la Hadra de la mosquée de Sidi Thaâlibi, à la musique classique en jouant d’abord de la percussion et, ensuite de la mandoline et du violon-alto. Il fréquenta les meilleurs musiciens des années 30, et notamment Mouzino et Cheikha Yamna, adhéra respectivement aux associations El Andaloussia el Djazaïria et fera partie, dès 1931, de l’orchestre de son frère Mohamed (1896-1956) dans lequel figure cheikh Mohamed Bentefahi, Hamoud Zaïka, Abdelkrim et Abdelkader Mhamsadji. Lorsqu’en 1947 furent créés à radio Alger trois orchestres : classique, moderne et populaire, la direction du permier fut confiée à son frère Mohamed et échut à sa mort à Abderrezzak. Son incomparable maîtrise et son vaste répertoire lui ont valu, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, auprès des artistes et des fervents de la musique, un respect et une considération rarement atteints. Parallèlement il se consacra à l’enseignement au Conservatoire d’Alger où il eut, comme élèves talentueux, Ahmed Serri, futur professeur d’El Mossilia, Mahmoud Messkdji, Bachir Mazouni, Ahmed Menadmi, Salima Maâdini, Arezki Harbit, Amar Driss, Mohamed Benchaouche et Anis Mhamsadji. Après l’indépendance, la musique arabo-andalouse fut marginalisée et la tenue des trois festivals de musique classique (1966-1968 et 197) a été la seule occasion de démontrer que l’Algérie recélait un art musical raffiné, héritage d’une brillante civilisation. En 1981 avec quelques uns de ses anciens élèves, Abderrezzak forme el Fakhardjia , l’un des ensembles les plus représentatifs du patrimoine arabo-andalou. Autant il était rigoureux et intransigeant dans l’exécution des œuvres musicales, autant il était profondément humain dans ses rapports avec ses élèves et ses disciples. Le maitre qui était aussi un parfait fonctionnaire des Finances, meurt le Jeudi 12 janvier 1984 à Alger.



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