Algérie

Portrait



Portrait
Enigmatique destin que celui d'Ahmed Nouali, professeur d'éducation physique à la retraite.En guise d'objets d'art, il dit collectionner? les maladies. A cause d'un environnement malsain et de la disparition de la noblesse de l'esprit. «Vous me faites revenir en arrière, je n'ai pas encore abdiqué, mais je n'ai plus l'amour de la conservation. Les vestiges de mes reliques sont encore là, mais je ne persévère plus.Les gens, aujourd'hui, mus par des calculs mercantilistes, ne savent plus apprécier les choses à leur juste valeur», confesse-t-il, le ton amer. Collectionneur de papillons, de coccinelles et de pièces de monnaie du monde entier, Ahmed justifie son amertume: «Ce n'est pas de l'humilité exagérée, mais il n'y a plus de nids de papillons, il n'y a même plus de gazouillis d'oiseaux. Le béton a tout avalé. Mes pièces de monnaie représentent une fortune inestimable, mais que voulez-vous que j'en fasse, les revendre pour acquérir une villa ' Alors, je serais comme tous les autres qui n'ont aucun sens de la valeur des choses. Non, ma richesse, c'est ce trésor que je garde. C'est d'ailleurs le seul héritage que je lèguerai à ma progéniture, avec une mention bien précise «ne pas vendre».Reconnaissant, M. Nouali rappelle : «C'est le curé de l'église de l'époque, et professeur de mathématiques, M. Bienfait, qui m'avait initié aux randonnées et m'avait appris la conservation des objets. Vous savez ce que nous, nous lui avions appris ' Comment cuire et manger les asperges et les épinards!» Sacré Ahmed ! Pourquoi ne pas faire profiter les jeunes en exposant ses objets, sommes-nous tentés de lui demander. «Je ne voudrais pas me ridiculiser, dans cette éventuelle salle d'exposition, je serais face à mes «êtres» parce que, comme je viens de te le dire, la culture n'est pas la tasse de thé de l'actuelle génération». Jugement de valeur ' «Non monsieur, j'ai un fils et entre une ancienne pièce de monnaie et une doudoune, il opterait pour cette dernière. L'apparence a pris le dessus sur l'art». Peut-on le contredire'




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