Algérie

Portrait



Portrait
Nouar Ahmed ne tenait pas à ce qu'on lui tire le portait. Il n'en a que faire et fallait-il encore le convaincre, car l'homme se refuse les stéréotypes réécrits. Il se plait, depuis belle lurette déjà dans son autarcie bienfaitrice, loin de la médiocrité culturelle qui s'est emparée de Skikda comme s'emparent les importuns du propre. Et pendant que la «crème» locale est allée garnir le gotha intellectuel d'Alger et des capitales des autres pays aussi, Ahmed est resté là, à Merj-Eddib, une cité populaire bruyante, malpropre et champêtre par excellence.Il continue à ce jour de «chanceler» sa carrure longiligne entre sa demeure, l'université où il enseigne et les bois d'El Alia, où il aime humer le parfum de soin enfance. Car il faut dire qu'Ahmed demeure à ce jour un enfant qui vit toujours aux sons des berceuses de «Teffaha», cette grand-mère que les militaires français avaient assassiné un certain 20 août 1955.Cette histoire imagée allait être le starter qui attisa en lui une sensibilité qu'il traîne depuis comme un délicieux fardeau. Mais l'imaginaire de l'enfant n'a fait que grandir l'homme. Au collège Abdelhamid Lamrani de Skikda (ex- Jules Ferry) il commença en 1973 à s'essayer aux planches théâtrales. En 1974 et sous l'égide de la jeunesse du FLN (JFLN), il fonde la troupe «Ettalyaâ» (l'avant-garde) avec Chennouf Najib, Daara Said, Attoussi Bachir et Bouguerne Abdelhamid et rêve alors d'un nouveau monde.Il fait son théâtre rudimentaire et en 1974, il reçut son premier électrochoc à Mostaganem lors du festival national du théâtre amateur où il rencontre Kaki. Il comprit que le théâtre était beaucoup plus «océanique» que cette vision simpliste qu'il se faisait. Il écrit alors la pièce «Lejrad» (les criquets) aux intonations politiques très critiques dans une ère où la muselière était de mise.La Bac en poche, Ahmed part à l'université d'Annaba apprendre les mathématiques. Il ne pourra se défaire de cette démangeaison théâtrale et fonde une autre troupe théâtrale qui lui permettra de faire deux stages successifs auprès de Mustapha Kateb. Comblé, Ahmed parvient finalement à réussir ses études et part en 1982 à l'ex ?URSS parachever son cursus. Là aussi, il s'associe à des Palestiniens et à des Syriens pour fonder une troupe théâtrale arabe. Il finit par obtenir son doctorat PHD en mathématiques et rentre au pays.Il laisse sa passion de côté et se met à l'écriture scientifique en éditant quatre livres de mathématiques dont «Histoire des mathématiques au Maghreb». Mais Ahmed n'est pas que du théâtre et des maths. Il s'est essayé aussi dès son enfance à rimer des vers populaires sous l'influence des chansonniers locaux, avant de se hisser aux proses de Foued Nejm et à la poésie populaire irakienne et palestinienne qu'il a eu à savourer lors de son passage à Bakou à l'ex-URSS.Epris des choses de l'art et de la culture, il contribue au courant des années 2000 à auréoler la collection des tableaux de l'hôtel de ville de Skikda d'un livre référence. Aujourd'hui, il renoue avec sa passion pour le théâtre et s'apprête à achever une pièce consacrée à la résistance populaire de «Si-Zaghdoud». Toute une histoire !




Je suis un ancien camarade de classe depuis 1970 , à Jules Ferry , puis de 1974 à 1977 au lycée Larbi Tébessi , et enfin à l'université de Annaba où Ahmed a mûri scientifiquement et politiquement , tenez - vous bien à son âge il nous prédisait des situations que nous avons commencé à vivre dans les années 90 et 2000 , c'était un visionnaire qui portait un grand chapeau sur sa tête AH j'imagine mal l'avenir de l'Algérie avec ces gens au pouvoir. Après la mort de Boumédiène , il nous disait le monde changera de visage. Ace jour le monde a connu beaucoup de visages CIAO Ahmed
Bekkouche Foudil - Cadre ALTRO - Skikda, Algérie

18/05/2015 - 258216

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