Algérie

Portrait



Portrait
A l'âge de 10 ans, elle ne savait même pas lire les lettres de l'alphabet et ne connaissait de l'école que le nom. En 2012, elle décroche et brillamment son ticket d'entrée à l'école doctorale de Annaba. Voici le fabuleux destin de Sabah Bouchaâla.Sabah a aujourd'hui 28 ans. Elle est née dans la banlieue de Tamalous, une commune rurale empêtrée entre des conditions sociales des plus difficiles et une mentalité tribale à la peau très dure. «L'enseignement des filles était très mal vu dans notre entourage, en plus mon père docker de son état, arrivait à peine à subvenir aux besoins de six enfants dont j'étais l'ainée.A six ans, on ne pensa même pas à m'inscrire à l'école. Je restais à la maison aider ma mère. Puis, à l'âge de 10 ans, j'ai appris que des cours d'alphabétisation étaient proposés non loin de chez moi. Je me suis inscrite avec d'autres voisines. Je voulais apprendre. Je voulais vraiment apprendre.», raconte Sabah d'une voix emplie de fierté qui cache mal néanmoins sa timidité.Sabah fréquente ces cours assidument durant une seule année et ne tarde pas à montrer de grandes capacités au point d'attirer l'attention des responsables de l'annexe de l'office d'alphabétisation de Skikda. Ces derniers prennent alors le relais et arrivent à convaincre la direction de l'éducation d'intégrer cette jeune prodigue dans le cursus scolaire normal. «Je me suis enfin retrouvée à l'école. On m'a inscrit en 3ème année du cycle primaire. C'était un rêve.», poursuit Sabah.Là aussi, elle va étonner ses enseignants par son intelligence et ses notes. Arrivée en 5ème année, et devant ses grandes capacités, on décide, après 3 mois seulement, de la faire directement passer en 6ème. Elle décroche son examen avec une incroyable moyenne de 18/20. Qui dit mieux ! Ensuite, la petite Sabah poursuit son cursus et obtient un 16/20 au BEM. En 2007, elle décroche son Baccalauréat série sciences.«J'avais toujours un faible pour les langues, surtout celle de Shakespeare. J'ai obtenu une licence en langue anglaise mais je ne voulais pas me limiter à cette étape. J'ai alors décidé de poursuivre mes études et actuellement je suis en deuxième année doctorale à Annaba.», raconte encore la jeune prodige. Quand on lui demande ce qu'elle compte faire une fois ses études achevées, Sabah feint de répondre comme si elle voulait dire «mais les études ne s'achèvent jamais.». C'est tout dit !




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